La Fédération départementale des syndicats d'exploitants agricoles (FDSEA) et les Jeunes Agriculteurs (JA) "font le siège du CIVB (organisme qui regroupe négociants, courtiers et viticulteurs en Bordelais)" pour protester contre les négociants qui "profitent de la surproduction" pour augmenter leurs marges, a dénoncé sous couvert de l'anonymat un responsable syndical FDSEA-JA de Lussac (Gironde). Les manifestants ont déployé une banderole proclamant "vigneron, profession en voie de disparition" et collé des affiches: "que sera Bordeaux sans son vin?" "De cette opération, on attend en premier lieu un tonneau à 1.000 euros. 1.000 euros le tonneau, c'est notre Smic", a ajouté le responsable de la FDSEA-JA.
Aujourd'hui, selon les producteurs, le prix moyen de la transaction pour le tonneau de 900 litres de vin rouge en vrac se situe autour de 700 EUR. "Ensuite, on veut une réunion pour évoquer la reconquête des marchés à l'export", a-t-il ajouté. "Il n'y a plus de mauvais vin de Bordeaux. On a fourni beaucoup d'efforts. Mais quand on nous achète le tonneau à 700 euros, là, on casse la qualité", a estimé le responsable syndical. Dans un communiqué, le CIVB a estimé que "le désarroi qui se manifeste à travers (ces) actions (...) est la conséquence d'un déséquilibre persistant du marché préjudiciable à l'ensemble des professionnels".
Il a par ailleurs invité les acteurs de la filière vitivinicole bordelaise et "les autorités publiques à conjuguer rapidement leurs efforts dans un dialogue interprofessionnel constructif". Le siège des locaux murés, par quelques dizaines de manifestants, sera assuré par des équipes roulantes au minimum jusqu'à jeudi soir, selon Franck Ballester, directeur de la FDSEA Gironde. Vendredi, le Syndicat des Bordeaux et des Bordeaux Supérieur, qui représente la moitié de la production du Bordelais, a par ailleurs voté en faveur d'un blocus sur les ventes de vin rouge en vrac, si un prix de 1.000 euros par tonneau n'était pas accordé par le négoce aux viticulteurs.
