"Nous sommes proches d'un accord sur un paquet pour les PMA", a estimé le commissaire au cours d'une conférence de presse. "Mettre en place ce dispositif est essentiel pour un succès à Hong Kong. Nous devons mettre un visage humain sur cette conférence". Toutefois, a-t-il averti, la question du coton, opposant principalement les pays africains aux Etats-Unis qui subventionnent massivement leurs propres producteurs, "a le potentiel pour provoquer une explosion à Hong Kong si nous ne nous occupons pas de ce produit comme nous avons promis de le faire", a expliqué M. Mandelson.
Dans son projet de paquet développement, l'Union européenne a inclu un volet important sur le coton, contentieux qui avait été l'une des principales causes de l'échec de la conférence ministérielle de l'OMC à Cancun en 2003. La clef d'une avancée est toutefois entre les mains de Washington, où la pression politique exercée par les intérêts cotonniers est intense. Du côté européen toutefois, on n'excluait pas jeudi, tout en redoutant son effet sur la position de négociation de l'UE, une "grosse surprise" de la part des Américains. Le progrès le plus attendu concerne toutefois l'adoption par les autres pays industrialisés d'un mécanisme équivalent à l'initiative "Tout sauf les armes" (EBA: "Everything But Arms") lancée par l'UE en 2001 pour ouvrir le marché européen aux produits des PMA sans tarif douanier et sans quota.
Se déclarant optimiste sur ce point, M. Mandelson espère que "les Etats-Unis et le Japon en particulier accepteront d'accorder ce régime sans tarif et sans quota et que les pays émergents avancés feront mouvement dans la même direction". "Les discussions (sur ce paquet) se poursuivent à Genève" au siège de l'OMC, a indiqué de son côté le ministre du Commerce de Guyana, Clement Rohee, qui a été désigné comme "facilitateur" à Hong Kong pour la négociation du volet développement.
Si un accord est possible à Hong Kong sur l'extension d'EBA, "les questions des produits spéciaux, sensibles, des clauses de sauvegarde spéciales demanderont des discussions prolongées", a-t-il expliqué à Bruxelles à quelques journalistes. Ce qui importe, estime-t-il, "c'est le scénario post Hong Kong". En introduisant "Tout sauf les armes" en 2001, l'UE avait ainsi fait une exception pour le riz, le sucre et la banane, produits "sensibles" pour lesquels l'ouverture complète n'interviendra qu'au 1er janvier 2009. "Les questions dites collatérales, comme le sucre ou le coton n'ont pas été résolues", observe lui-aussi M. Rohee. "Il est difficile de prévoir quel rôle ces questions vont jouer. Les ministres viennent à Hong Kong avec un mandat politique", explique-t-il.