Tony Blair tente de remettre la PAC au coeur des négociations

"Tous ceux qui se sont exprimés jusque-là ont soutenu la clause de révision de la Politique agricole commune (PAC, ndlr) et du budget" de 2008, a assuré un porte-parole de Downing Street jeudi en fin d'après-midi. Confronté à des critiques très vives depuis lundi, après la publication par Londres de ses propositions chiffrées pour le budget 2007-2013 de l'UE, Tony Blair a tenté de recentrer le débat autour de la Politique agricole commune. Et il a semblé recevoir un certain écho.

"M. Chirac est un Européen constructif et je pense qu'il pourra lui aussi participer à l'accord final", a lâché le Premier ministre suédois, Göran Persson, en sortant de Downing Street. Une façon de dire que la France devra peut être lâcher du lest sur la PAC, un dossier qu'elle estime pourtant sanctuarisé jusqu'en 2013 depuis la dernière réforme, signée en 2002. Idem pour le Premier ministre portugais, José Socrates: "Je pense que M. Blair doit donner à l'Europe un signe très clair selon lequel la PAC doit être réformée". Mais le thème du rabais britannique au budget de l'UE n'a pas pour autant disparu. M. Socrates a ainsi assuré qu'il avait profité de son entretien avec M. Blair pour émettre des critiques sur le montant du "chèque" britannique.

Depuis lundi, beaucoup soulignent en fait que Londres n'a renoncé qu'à une partie minime de son rabais, soit 8 milliards d'euros sur 54 milliards sur sept ans si les règles du jeu actuelles ne changeaient pas. Sur ce thème, le président français, muet sur la PAC, a réaffirmé jeudi à Berlin que les propositions britanniques sur le budget européen n'étaient "pas satisfaisantes" et qu'il voulait un réaménagement "pérenne" du rabais britannique. Mais Londres est également critiqué pour le montant de l'enveloppe prévue pour l'UE, avec seulement 847 milliards d'euros sur 7 ans, ainsi que le niveau très bas des fonds structurels (150 milliards d'euros) offerts aux 10 nouveaux états membres de l'UE. "C'est un budget pour une Europe miniature. Il n'est pas digne de nos promesses vis-à-vis des nouveaux Etats membres", a répété le président de la Commission européenne, José Manuel Durao Barroso, dans un entretien avec le quotidien français La Tribune jeudi.

En attendant une nouvelle mouture des propositions britanniques, annoncée au début de la semaine prochaine par le ministre des Affaires étrangères Jack Straw, Tony Blair va encore tenter de convaincre ses partenaires européens. "L'accord, si nous pouvons parvenir à un accord, ne sera un accord idéal pour personne, mais ce pourrait être le meilleur accord possible pour l'Europe", a averti jeudi soir un porte-parole de Downing Street. Après des tête-à-tête avec six de ses homologues européens jeudi, le Premier ministre belge Guy Verhofstadt venant en dernière minute se rajouter aux visites prévues des dirigeants portugais, suédois, finlandais, slovène et néerlandais, M. Blair multipliera encore les discussions vendredi.

Il rencontrera en face à face, toujours dans ses bureaux de Downing Street, les dirigeants irlandais, grecs et espagnols. De même, il devrait discuter par téléphone avec ses homologues luxembourgeois et autrichien, avant de recevoir enfin M. Barroso. M. Blair pourrait encore rencontrer lundi le Premier ministre danois Anders Fogh Rasmussen, a précisé Downing Street jeudi soir. Il restera alors à peine 48 heures au Premier ministre britannique pour tenter de convaincre les derniers réticents et arracher un accord sur le budget, lors du sommet de Bruxelles des 15 et 16 décembre.

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