"Aujourd'hui, nous sommes à 55% de chances de réussir le cycle du développement. Hong Kong devrait nous permettre de faire un pas supplémentaire", déclare-t-il dans un entretien au quotidien. "La vraie question est plutôt de savoir si nous terminerons en 2006 la négociation lancée à Doha en 2001", ajoute-t-il. "En cas d'échec (du cycle de Doha), il faudra en tirer les conclusions. Mais ce n'est pas le sujet du jour", estime M. Lamy à la veille de l'ouverture du sommet de l'OMC à Hong-Kong. Après l'échec de Cancun (Mexique), en 2003, un nouveau revers à Hong Kong mettrait en effet sérieusement à mal la crédibilité de l'OMC. La Conférence de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) devait couronner les négociations lancées en 2001 à Doha, la capitale du Qatar, visant à libéraliser davantage le commerce mondial.
Mais, à quelques jours du début de la réunion, le gouffre n'a jamais semblé aussi profond entre l'UE et des pays comme les Etats-Unis ou le Brésil au sujet des subventions agricoles, principale pierre d'achoppement de l'ensemble du processus. Le mois dernier, M. Lamy avait dû renoncer à faire approuver à Hong Kong les deux-tiers de la négociation. Les pays membres s'avancent désormais vers l'adoption d'un "paquet pour le développement", soutenu par l'UE et défendu en particulier par la France, accusée par certains d'y trouver un moyen de faire diversion.