"Il n'est pas question que l'UE fasse la moindre concession unilatérale tant qu'il n'y a pas d'offres comparables sur toute la gamme des questions" en jeu, a martelé le principal négociateur européen au cours d'une conférence de presse à la réunion ministérielle de l'Organisation mondiale du commerce. "Il serait difficile de moins négocier", a-t-il ajouté, pour rendre compte de l'absence de progrès au cours des deux séances de discussions informelles et restreintes tenues mercredi soir et jeudi matin. Il a indiqué qu'une liste d'une vingtaine de sujets avaient été dressée sur les volets de l'agriculture et des produits industriels pour concentrer l'attention des négociateurs, mais il a cité l'exemple de l'élimination des subventions agricoles à l'exportation comme exemple "de la difficulté à avancer". Sur ce point, l'Union européenne s'est engagée à une élimination totale dans un délai fixé à partir d'une date à déterminer, avec une mise de départ forte, a rappelé M. Mandelson.
Mais un accord doit s'appliquer à toutes les formes de soutien à l'exportation, pas seulement les subventions directes de l'UE. Or, "nous n'avons reçu aucune offre équivalente", a-t-il affirmé. Il a accusé "des pays comme l'Australie et le Canada de nier qu'il y ait même des éléments de subvention" dans leurs organisations publiques de marché. L'accord-cadre de juillet 2004, rappelle-t-on, concerne non seulement les subventions directes, mais aussi les crédits à l'exportation et l'aide alimentaire aux Etats-Unis et ces organisations de marché chez les grands exportateurs agricoles. Ces pays, a relevé M. Mandelson, ont qualifié la demande européenne de parallélisme dans l'élimination des subventions à l'exportation d'être "une diversion, une intrusion et même une obsession".