La majorité des manifestants qui étaient environ 1.000 selon la police et 2.000 selon les organisateurs, ont quitté les lieux peu après 16H00. Sont restés dans les rues quelques centaines de chasseurs qui s'en étaient déjà pris dans l'après-midi au bâtiment de la préfecture en le bombardant d'oeufs, de bouteilles et de peinture. Mécontents de ne pas avoir reçu de réponse favorable des autorités à leur revendication, ils se sont déplacés, selon la police, vers les quais au bord de la Seine en abîmant les voitures, en cassant les vitrines et en arrachant les poteaux indicateurs et les feux.
Selon un correspondant de l'AFP, ils ont aussi mis le feu à des poubelles et à du matériel de chantier et lancé des projectiles sur les CRS qui sont parvenus à les disperser peu après 18H00 à coups de grenades lacrymogènes. Deux manifestants ont été interpellés au cours de ces incidents, selon la police. Ces manifestants répondaient à un appel lancé par un Groupement de chasseurs en colère du grand nord-ouest créé pour combattre l'arrêté interdisant les appelants.
De leur côté, les associations officielles de chasseurs ont aussitôt condamné les violences: "Nous ne pouvons que déplorer les dégradations mais nous avions mis en garde le gouvernement en disant que les gars étaient comme des cocottes-minutes", a déclaré à l'AFP Charles Santern, président de l'Association des chasseurs du domaine public maritime (ACDPM) de l'estuaire de la Seine qui n'appelait pas directement à la manifestation. Venus de toute la Normandie et de Picardie, les manifestants avaient convergé en voitures vers le centre de Rouen en ralentissant la circulation sur quatre axes.
Ils s'étaient ensuite rassemblés devant la préfecture où les premiers incidents ont éclaté. Dans une motion remise au cabinet du préfet en début de manifestation ce groupement a demandé "l'abrogation immédiate" du décret interdisant l'usage des appelants dans la chasse au gibier d'eau pris le 24 octobre et prolongé le 1er décembre jusqu'au 31 mai. Il estimait que cette mesure qui est destinée à prévenir une éventuelle propagation de la grippe aviaire était "scandaleuse et discriminatoire". Ce groupement se proposait aussi de participer à "la veille sanitaire dans le suivi de l'épizootie de grippe aviaire car les chasseurs sont les mieux placés pour observer ce qui se passe sur leur territoire".