Comment élaborer son programme fongicide 2006 ?

Mon raisonnement se fera pour un risque maladie maximum afin d’avoir tous les produits phytopharmaceutiques en stock dans le but de pouvoir intervenir à tout moment. Le déroulement  du processus est raisonné avec les données météo du poste de Digny.

La pression maladie

  • Le piétin verse

Aujourd’hui, d’après les données météo du poste de Digny,  l’évolution du piétin verse est d’intensité plutôt faible. Celle-ci est d'un niveau légèrement supérieur à l’année 1996 qui avait été une année où les interventions étaient très peu justifiées.

Suite aux pluies tardives qui sont intervenues vers le 18-20 octobre, les blés ont commencé à lever retardant d’autant le début des contaminations primaires qui ont commencé beaucoup plus tard que d’habitude.

Lorsque l’on consulte la météo à long terme (2 à 3 mois), les modèles climatiques annoncent un mois de janvier légèrement plus doux que la normale (risque de tempête prévue !) et un mois de février plus froid que la normale. Il est possible que les conditions météo changent et redeviennent très favorables à cette maladie, et que l’on rattrape le retard, mais cette hypothèse reste très faible à ce jour.

  • Les rouilles

En ce qui concerne les rouilles brunes et jaunes, le risque en terme d’explosion s’amenuise de jour en jour. En effet, les indices climatiques de mes modèles rouilles montrent une évolution encore plus tardive qu'en 1996. Cette année-là n’avait pas montré de signe d’extériorisation de la maladie, même en fin de cycle de végétation pour la rouille brune.

Contrairement au piétin verse, même avec une météo très favorable dans les deux mois qui viennent, il est très peu probable voir impossible de se retrouver avec des explosions de rouille jaune cette année fin avril ou début mai. Et en ce qui concerne la rouille brune, au mieux ce sera fin juin en fin de cycle végétatif.
Attention, cette maladie est très liée aux positionnements géographiques, ce qui est valable pour une région ne l’est  pas forcément pour une autre.

Le raisonnement de l'itinéraire fongicide sur blé

  • Les maladies du pied

En ce qui concerne la pression piétin-verse à ce jour, je vais prévoir un anti-piétin sur 50% de ma sole en blé/blé. Pour le choix du produit, il est important de prendre plusieurs variables en compte : stade habituel d’intervention et résistance des souches aux prochlorazes. Si l’intervention se fait avant le stade 1-2 nœuds, il est préférable d’utiliser du Prochloraze (bon rapport qualité/prix et risque de résistance de certaines souches) et dans le cas contraire du Cyprodinil (matière active adaptée aux fortes pressions piétin).

Mes interventions, si elles ont lieu, seront réalisées avec le Prochloraze à 450 grammes/ha.

  • Les maladies des feuilles 

Les maladies des feuilles vont essentiellement être raisonnées sur la maîtrise de la septoriose avant tout et sur un second plan sur la maîtrise des rouilles. Pour l’oïdium, je privilégie la résistance variétale quand je peux, mais de toute façon nous avons très peu de problèmes.

Pour le choix du produit afin de maîtriser la septoriose, je vais surtout m’occuper de la résistance du champignon aux strobilurines. L’important est d’utiliser au moins deux familles chimiques différentes sur le cycle végétatif. Une grande partie de la moitié nord de la France est concernée par la résistance aux strobilurines, le lieu géographique pour le choix du produit sera donc important.

Mon choix va se porter comme l’année dernière vers l’époxiconazole et comme produit de contact vers le Chlorotalonil ou le mancozébe. Le choix du mancozébe est une façon d’utiliser un produit de contact en T1 en mélange avec Opus puisque le mélange Opus+Chlorotalonil n’est pas autorisé à ce jour.

Si j’utilise le Chlorotalonil et l’Epoxiconazole je raisonnerai mon intervention en deux passages successifs, avec en première intervention le Chlorotalonil. Il faut savoir qu’il est préférable d’appliquer 2 petites doses plutôt qu’une grosse.
La dose de commande sera de 0,7 litre par hectare, à savoir que celle-ci sera ajustée en plus ou en moins suivant la pression de la septoriose de l’année et automatiquement en deux passages. .

  • Les maladies des épis

Le risque fusariose n’est pas à prendre en compte pour le moment et sera à évaluer au moment du stade sensible. Suivant la région et la probabilité de risque fusariose au moment de la floraison, il est possible de prévoir le produit dès maintenant.

Afin de maîtriser les deux souches de fusariose (Michrodochium et Roseum), je commande systématiquement de l’Azoxystrobine (0.2 l/ha) et du Tebuconazole (0.8 l/ha) ou du Metconazole 0.8 l/ha). Mon intervention sera  raisonnée uniquement pour les variétés sensibles à cette maladie.

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