Le champagne pétillant de santé... hors de France

Si les Français restent les champions mondiaux de la consommation de champagne avec 180 millions de bouteilles achetées sur quelque 300 millions au total, les ventes des célèbres bulles y sont toutefois en recul en 2005. "Sur les onze premiers mois de l'année, la baisse est de 2,5%", en France, par rapport à la même période de 2004, explique à l'AFP Daniel Lorson du Centre interprofessionnel du vin de Champagne (CIVC). Selon lui, les Français ne boudent pas le champagne, mais les négociants privilégient les marchés extérieurs où les consommateurs sont prêts à payer le prix fort.

Les exportations vers les pays de l'Union européenne devraient progresser "en 2005 de 3% et de 4,9% vers les pays tiers", assure Yves Bénard, président de l'Union des maisons de champagne. Une tendance perceptible "depuis quatre ou cinq ans" et qui devrait, selon lui, s'accentuer. La maison Laurent-Perrier, qui réalise les deux tiers de son chiffre d'affaires hors de France, indique avoir enregistré une progression des ventes de 35% aux Etats-Unis et au Japon durant la première partie de l'année 2005. Contrairement au vin français, qui traverse une grave crise liée notamment à la surproduction, le champagne est produit en quantité limitée.

En 2004, seuls 31.800 hectares de vignes ont été utilisés en production, tous plantés dans la région de Reims, contre quelque 123.000 hectares pour le vignoble bordelais. Puisqu'ils ont le choix, les négociants préfèrent les fortes marges dégagées hors de l'Hexagone. En moyenne, les prix à l'export sont 30% plus élevés, souligne une récente étude du cabinet d'analyses financières Précepta. "On a une telle demande à l'export que ce serait dommage de se priver de marges. Pourquoi s'entretuer sur la France à coups de remises et de rabais alors que les mêmes bouteilles peuvent être vendues à l'export", explique M. Lorson. D'autant que le consommateur français n'est pas prêt à trop débourser: au début des années 1990, la répercussion à la vente, par les maisons de champagne, d'une hausse de 15% du prix du raisin s'était immédiatement traduite par une baisse d'un quart de la consommation.

De plus, "les Français achètent surtout du brut non millésimé, les produits de base standard alors que dans des pays comme les Etats-Unis ou le Japon, on achète des marques haut de gamme, du millésimé", dont la marge bénéficiaire est plus élevée, note Daniel Lorson. Derrière la Grande-Bretagne (30 millions de bouteilles), les Etats-Unis (18 millions) et le reste de l'Europe, les marchés lointains connaissent une forte croissance, comme le Japon, Singapour, la Chine et la Russie "même si les volumes sont petits", souligne M. Bénard.

Dans un contexte porteur, mais qui nécessite de gros investissements, la course à la concentration s'accentue et cinq grands groupes (LVMH, Lanson International, Pernod-Ricard, Laurent-Perrier et Vranken-Pommery Monopole) se partagent désormais 43,2 % du marché. La marque Mumm est tombée dans l'escarcelle de Pernod-Ricard tandis que Taittinger et Lanson International sont sur le point d'être vendus. Autant de preuves de la soif des investisseurs pour un produit à l'avenir assuré.

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