Les clients paient au prix fort les innovations d'emballages

"De nombreux clients se font piéger et n'hésitent pas à payer deux fois plus cher un simple produit de base uniquement en raison de son emballage", souvent "déclencheur de l'achat", estime Que Choisir.

Les fabricants rivalisent d'imagination, avec des nouveaux concepts utiles mais aussi beaucoup de simples habillages ou mentions vantardes, pour un produit rigoureusement identique à celui des concurrents, estime Que Choisir, en citant le cas des huiles de colza.

Les suppléments les plus courants sont ceux des doses individuelles, dont les consommateurs apprécient les avantages pratiques et pour lesquelles ils acceptent de payer 30 % à 50 % plus cher que les grandes portions.

Ainsi un beurre de marque en mini-plaquettes de 10 grammes coûte 48 % plus cher au kilo que les beurres de 25O grammes. Les fromages blancs au fruits en tubes coûtent 84 % de plus que les petits pots. La lessive en dosettes liquides est deux fois plus chère au litre que le grand flacon.

"Moins il y en a, plus c'est cher", conclut le magazine. Les associations de défense de l'environnement protestent régulièrement contre la multiplication des déchets générés par ces emballages.

D'autres innovations surtout décoratives font s'envoler les prix : c'est le cas des bouteilles "collector" en "séries limitées" d'eau, d'apéritif ou d'autres produits, dont la liste s'allonge constamment. Des artistes connu sont sollicités pour "relooker" les flacons ou bouteilles tirées à des millions d'exemplaires.

Pour le plaisir des yeux, les parents craquent pour les flacons ludiques : une bouteille de ketchup avec bec verseur en forme de personnage est vendue 33 % de plus que la bouteille standard.

Les produits pratiques, plébiscités par les consommateurs pressés, génèrent des étiquettes en forte hausse : un emmental en dés sous barquettes coûte 30 % de plus au kilo qu'un bloc de 250 grammes, les haricots en barquette micro-ondables 30 % de plus que la boîte de conserve en métal. Il faut savoir que le contenant coûte souvent plus cher que le contenu dans l'agroalimentaire, et que les fabricants fixent le prix que le consommateur est prêt à payer.

Que Choisir attribue un très mauvais point aux plats préparés pour bébés, aux emballages séduisants (en forme d'assiette, de coeur, séparant viande et légumes, etc) mais aux recettes qui jouent l'économie, alors que le prix est élevé.