"Les baisses de prix actuelles représentent un effort équivalent à 20% du résultat d'exploitation", a déclaré le président des Centres Leclerc. "Cet effort porte sur plus de 6.000 articles dont les prix chutent de 2 % à 15 %. C'est un vrai investissement", a-t-il précisé. "Nos hypers affichent une marge moyenne nette de 3% (avant impôt). C'est une bonne performance financière, compte tenu de notre politique de prix. C'est l'une des marges les plus faibles de la distribution européenne", a-t-il relevé, précisant que "c'est 3 à 4 fois moins que celle des industriels de" l'Institut de liaisons et d'études des industries de consommation (Ilec). "Nous voulons profiter de la réforme pour recreuser l'écart de prix avec nos concurrents. Notre ambition est de continuer à prendre 0,3 à 0,4 point de part de marché en 2006", a-t-il poursuivi.
Les négociations commerciales entre fournisseurs et distributeurs prévues par la réforme de la loi Galland doivent s'achever à la mi-février. Cette réforme, qui entre en vigueur au 1er janvier, doit encourager la baisse des prix dans la distribution en abaissant le "seuil de revente à perte" (SRP), qui empêchait les distributeurs de répercuter sur leurs prix certaines ristournes obtenues auprès des fournisseurs. Elle plafonne aussi le montant des avantages financiers ("marges arrière") consentis au distributeur par le fournisseur, qui avaient contribué à l'envolée des prix dans la distribution entre 2001 et 2004. "J'ai fait passer des consignes très strictes auprès de nos acheteurs: nous n'accepterons, sauf fournisseur en difficulté, aucune hausse supérieure à l'inflation", a précisé M. Leclerc. "La partie est dure", a-t-il reconnu. Citant en exemple la Loire-Atlantique, M. Leclerc a indiqué que "9.660 articles avaient, fin décembre, baissé de 2% à 20%.
La sortie des catalogues nationaux, début janvier, va étendre le champ de la compétition". Pour autant, "sur certains articles, il se peut que des hausses tarifaires contrecarrent ou limitent le mouvement général", a-t-il souligné, précisant que les Centres E. Leclerc sont en train de baisser les prix de ses marques de distributeur "pour qu'elles restent 20% moins chères que les marques".