"A notre avis, les autorités turques ont pris les mesures nécessaires", a déclaré devant la presse un porte-parole de l'exécutif européen, Michael Mann. Bruxelles a annoncé lundi de nouvelles mesures de protection contre la grippe aviaire, avec l'interdiction des importations de plumes non traitées en provenance de six pays voisins de l'est de la Turquie où le H5N1 de la grippe aviaire sévit. Ces pays sont l'Azerbaïdjan, l'Arménie, la Géorgie, la Syrie, l'Iran et l'Irak. Aucune mesure supplémentaire n'a en revanche été décidée vis-à-vis de la Turquie, déjà visée par un embargo sur ses exportations de plumes, d'oiseaux vivants et de produits issus de la volaille.
Le nombre de personnes traitées contre la grippe aviaire en Turquie s'élève désormais à douze, alors que la maladie, qui a déjà fait deux morts dans l'est du pays, s'est étendue à l'ensemble du territoire. Les commentaires du porte-parole de la Commission font écho à ceux du chef d'une délégation d'experts de l'Organisation mondiale de santé (OMS), qui a loué lundi les efforts des responsables turcs pour endiguer la maladie. A Dogubeyazit, ville des confins orientaux de la Turquie d'où étaient originaires les deux premiers morts turcs de la grippe aviaire, la panique a en revanche cédé le pas à l'indignation, des habitants accusant les autorités de les abandonner à leur sort parce qu'ils sont Kurdes. En fin de semaine dernière, des responsables politiques de l'est du pays, l'Union des vétérinaires turcs ou encore la presse avaient multiplié les critiques contre la gestion de la crise par le gouvernement.