"Nous n'avons aucune information suggérant que ce virus est plus pathogène ou plus dangereux que les autres virus", a déclaré à l'AFP, la porte-parole de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) Maria Cheng. "Nous avons vu une mutation en un point sur la protéine hémaglutinine qui permet au virus de se fixer aux cellules humaines, mais comme les virus de la grippe mutent tous le temps", nous ne pouvons pas déterminer si cela aura un impact, a ajouté Mme Cheng, interrogée depuis Genève. "Il s'agit d'une très petite mutation, mais nous ne pouvons pas dire exactement ce que cela signifie", a-t-elle dit, précisant qu'il fallait d'abord examiner les données épidémiologiques.
La mutation constatée par le laboratoire britannique de Mill Hill, qui a séquencé des virus prélevés chez deux patients turcs, concerne "une seule souche virale, alors nous ne pensons pas qu'il serait sage de se lancer dans une généralisation à partir de ça", a-t-elle relevé. "Si nous voyons beaucoup d'autres virus venant de Turquie qui ont cette mutation et si nous constatons d'autres particularités de l'épidémie qui sont différentes, alors cela pourrait nous permettre d'en tirer des conclusions", a-t-elle ajouté, relevant qu'il y "n'y a aucune preuve que le virus ait changé de comportement". "Il est trop tôt", selon elle pour dire, par exemple, si ce type de souche virale pourrait se transmettre plus facilement des oiseaux à l'homme et si cela pourrait marquer un nouveau pas vers l'humanisation redoutée du virus, le rendant contagieux entre humains. Les virus retrouvés chez les oiseaux et chez l'homme en Turquie sont "très, très similaires", alors pour nous, cela signifie que "l'épidémie humaine a été directement causée par l'épizootie aviaire", a-t-elle conclu.