"Nous avons encore du temps pour éviter que la pathologie ne devienne endémique, si les services vétérinaires turcs reçoivent l'aide nécessaire de la part des organisations internationales", a indiqué lors d'une conférence de presse à Rome Juan Lubroth, chef du département des maladies infectieuses de l'Organisation de l'Onu pour l'alimentation et l'agriculture (FAO). Sur 19 foyers de grippe aviaire, "nous avons la certitude qu'un seul est H5N1, et ces foyers touchent 13 des 81 provinces turques, ce qui veut dire que la plupart des provinces sont épargnées", a-t-il souligné, indiquant qu'il était rentré dimanche de retour de Turquie, où la FAO a envoyé une équipe d'experts. "Il est extrêmement important de souligner la responsabilité dont ont fait preuve les autorités vétérinaires turques en termes de transparence et de transmission d'information aux organismes internationaux", a tenu à préciser Juan Lubroth.
Quatre personnes ont succombé au virus H5N1 ces derniers jours en Turquie. "L'Europe devrait intensifier ses contrôles aux frontières, surtout aéroportuaires, des passagers et des marchandises en provenance de pays à risque", a pour sa part souligné Samuel Jutzi, directeur de la Division production et santé animales de la FAO. Il a avancé l'idée d'un "système d'autocertification" de la part des passagers qui pourraient "déclarer s'ils transportent des marchandises à risque". M. Jutzi a notamment cité l'exemple de l'aéroport de Francfort, un des principaux d'Europe, "où on recense 80 vols journaliers en provenance de pays touchés par le virus. Récemment, 324 vols ont subi des contrôles poussés et ciblés et ont permis de saisir 9,5 tonnes de marchandises suspectes", selon lui.