Vent de panique sur des marchés en Europe

En Italie, la consommation a dégringolé "de 70% en deux jours seulement" mardi et mercredi, après la découverte le week-end précédent du virus H5N1 sur des cygnes sauvages, créant "une panique collective injustifiée", s'est alarmé le syndicat d'éleveurs Fedagri. Les entreprises du secteur perdent chaque jour 6 millions d'euros en moyenne et les pertes totales s'élèvent à 650 millions d'euros, estime la Confédération italienne des agriculteurs (Cia). La Bulgarie a connu un effondrement "catastrophique" de 50% de ses ventes de volailles et d'oeufs depuis l'apparition du virus chez ses voisins, la Roumanie et la Turquie, selon le président de la fédération des producteurs de volailles Boris Stoimenov.

En Autriche, les vendeurs du marché de plein-air Naschmarkt à Vienne, les clients se détournent de la volailles, après la découverte du H5N1 sur deux cygnes morts dans le sud du pays. "Mon affaire est morte", déclarait jeudi Otmar Swoboda, propriétaire du "Daniel's Fleisch und Wild Spezialitäten", spécialisé dans les volailles de luxe et le gibier. "Cygne sauvage ou poulet domestique, le client ne fait pas la différence", et "mes clients se sont tournés vers le boucher pour acheter du veau, du boeuf ou du porc". En Slovénie, déclarée "zone à risques" après la découverte du H5N1 sur un cygne le week-end dernier dans la région de Maribor, à une centaine de km de la capitale Ljubljana, les producteurs de volailles pourraient perdre quelque 74 millions d'euros, selon des estimations du quotidien économique Finance.

Mais pour l'heure en Grande Bretagne, au Pays Bas, et en Allemagne, les consommateurs ne cèdent pas à la psychose, et le recul des ventes est moins significatif en Belgique, en France ou en Espagne. En Belgique "il y a certainement eu une baisse de 20% depuis le début de l'année", selon la Fédération belge des détaillants en volailles. En France, la baisse de la consommation est de 15%, voire 20% pour les volailles disposant de labels, selon la Fédération des industries avicoles (FIA).

Les éleveurs français, craignant une nouvelle baisse après l'obligation de confinement général des volailles élevées en plein air, ont réduit de 20% la mise en production de nouvelles volailles, affirme Christian Marinov, directeur général adjoint de la Confédération Française Avicole (CFA). Les supermarchés néerlandais de l'enseigne du groupe Ahold, Albert Heijn, n'enregistrent à ce jour aucune baisse de leurs ventes. La peur de la grippe aviaire n'a pas non plus coupé l'appétit des Allemands pour la volaille jusqu'à maintenant, mais la découverte de cadavres d'oiseaux porteurs du virus dans le pays pourrait bien changer la donne et fragiliser une industrie qui réalise quelque 10% de la production européenne (11,16 millions de tonnes).

La menace de l'épizootie a peu d'impact sur les habitudes alimentaires des Britanniques. Huit personnes sur dix (82%) disaient en janvier acheter autant de volailles britanniques qu'auparavant, selon l'institut de recherche britannique IGD (spécialisé dans l'alimentation et la distribution). La chaîne de supermarchés Asda a signalé toutefois une baisse de ses ventes de poulets de 9% pendant la période précédant Noël par rapport à 2004. Les Espagnols eux semblent ignorer la maladie des oiseaux et continuent de manger de la volaille, Propollos, la principale association de producteurs de volailles, et le ministère de l'Agriculture affirment n'avoir pas connaissance d'une baisse des ventes de volailles, pas plus que d'une diminution des prix.

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