Les militants des Jeunes agriculteurs (JA) sont venus récupérer sur le parking de la Chambre d'agriculture de Nîmes leur commande: 17 palettes de produits d'un coût total de 100.000 euros en Espagne et qui auraient selon eux coûté 170.000 euros en France. Selon le président des JA du Gard, Christophe Novara, ces produits phytosanitaires, qui représentent une part importante des charges d'exploitation, sont non seulement moins chers en Espagne mais les agriculteurs français ne peuvent pas les acheter directement dans un autre pays de l'UE.
"Même si les matières actives, molécules et dosages utilisés sont identiques", il faut une autorisation de mise sur le marché français, un ré-étiquetage en français et le paiement d'une taxe de 800 euros, a affirmé M. Novara lors d'un point de presse, accusant le ministre de l'Agriculture, Dominique Bussereau, de faire "la sourde oreille" devant le surcoût et la distorsion de la concurrence que cela représente pour les agriculteurs français.
Les JA, qui critiquent cette "entrave à la libre circulation des marchandises", demandent "une harmonisation des réglementations phytosanitaires au niveau européen", avec homologation européenne des matières actives et étiquetage multilingue et "l'application du principe de précaution envers les marchandises d'autres pays de l'Union qui peuvent présenter une mise en danger des consommateurs".