Blottis dans un coin de leur bassin, une quarantaine de manchots du Cap attendent leur tour dans un joli brouhaha. Thierry Dauphin, soigneur, les saisit un à un par le bec et les pattes: "ils sont plus stressés que d'habitude", observe-t-il. Sous le regard impassible d'un tigre allongé dans une cage voisine, les oiseaux reçoivent une piqûre sous l'aile. L'injection ne dure que quelques secondes : une dose de produit de 0,5 millilitres pour un adulte de plus d'un kilo et demi. "Le vaccin contient le virus H5N2, proche de celui dont on parle tant, le H5N1", explique Thierry Petit, le vétérinaire du zoo. "Il a été employé aux Pays-Bas dans les parcs zoologiques il y a deux mois déjà. On sait qu'il n'y a pas de problèmes particuliers à attendre même si on utilise ce vaccin sur des espèces aussi différentes que les manchots ou les perroquets", indique-t-il.
Les 350 flamants roses du parcs -la plus importante colonie de flamants en captivité en Europe- seront vaccinés en dernier. Les 630 oiseaux du zoo de La Palmyre, situé près de Royan et présenté comme le premier parc zoologique privé de France avec 750.000 visiteurs par an, vont tous être vaccinés d'ici samedi. Une fois vaccinés, les oiseaux qui sont encore en liberté seront mis en cage, sous tentes ou sous chapiteau pour les flamants. "Nous allons les garder 8 à 10 jours, le temps que le vaccin fasse effet. On s'est donné cette précaution supplémentaire", fait remarquer Thierry Petit.
Cette campagne de vaccination est surtout un moyen de prévention, ajoute-t-il en soulignant toutefois que "les oiseaux migrateurs qui sont de vrais oiseaux sauvages ne viennent pas se poser sur le zoo où il y a une présence humaine du matin au soir". "De mémoire, on n'a jamais vu un groupe d'oies se poser sur un plan d'eau du zoo", ajoute-t-il. Dans 5 semaines, les oiseaux recevront une piqûre de rappel. Une autre campagne pourrait avoir lieu si la situation sur le front de la grippe aviaire le nécessite.
