L'extension de la zone de surveillance à trois départements limitrophes de l'Ain a été décidée à la suite de la confirmation de onze nouveaux cas d'oiseaux sauvages porteurs du virus H5N1 de la grippe aviaire détectés dans l'Ain, sur les communes de Birieux, Lapeyrouse, Marlieux et Villars-les-Dombes. Ce sont au total 319 communes de l'Ain (222), du Rhône (84), de l'Isère (9) et de la Saône-et-Loire (4) qui sont concernés par le dispositif.
Une première zone, dite de protection, concerne 70 communes de l'Ain. Elle dépasse légèrement du périmètre de 3 km autour des lieux de découverte des oiseaux infectés, car les autorité ont préféré définir une zone plus cohérente, a expliqué François Reymann, directeur régional des services vétérinaires de Rhône-Alpes, au cours d'un point presse jeudi. Dans cet ensemble, les vétérinaires visitent régulièrement les exploitations et la mise sur le marché de viande et d'oeufs à couver provenant de la zone est interdite, ainsi que le transport et l'épandage de litière usagée ou de lisier issus d'élevage d'oiseaux hors de la zone.
Les autorités ont ensuite établi un périmètre de sept kilomètres autour de ce premier cercle, pour établir une "zone de surveillance" qui compte 154 communes sur trois départements. Dans ce périmètre, l'accès aux exploitations pour toute personnes n'étant pas indispensable à l'élevage est interdit, de même que la chasse et le lâcher de gibier de repeuplement. Cette zone de surveillance inclut de grands ensembles urbains, comme Villeurbanne ou Vaulx-en-Velin, à la périphérie de Lyon.
Enfin, un troisième périmètre, qui regroupe toutes les communes limitrophes de la zone de surveillance, baptisé "zone de surveillance élargie", regroupe 95 communes sur les quatre départements, dont cinq des neuf arrondissements de la ville de Lyon. Anne Merloz, préfète de Saône-et-Loire, où 4 communes sont concernées, a déclaré à l'AFP que "les bonnes pratiques sanitaires (devenaient) obligatoires" dans cette "zone de surveillance élargie" et que "des dérogations (seraient) nécessaires pour le transport de volailles vivantes". Dans cette zone, des recensements des exploitations et des oiseaux seront effectués, les oiseaux seront confinés dans des bâtiments fermés et aucune dérogation ne sera octroyée pour les effectifs inférieurs à 100 individus. Des pédiluves seront en outre installés à l'entrée des exploitations. Les transports d'oiseaux seront interdits.
D'autre part, la confirmation mercredi du premier cas de grippe aviaire H5N1 en Suisse, près de Genève, a entraîné la constitution d'une zone de surveillance de 10 km autour du lieu où le canard a été découvert, qui englobe 15 communes de Haute-Savoie et 4 dans l'Ain (Pays de Gex). Ailleurs en France, les principaux parcs et zoo où le confinement des oiseaux est impossible à mettre en oeuvre ont accéléré les procédures de vaccinations, notamment à la Palmyre (Charente-Maritime), Amnéville (Moselle), Mulhouse (Haut-Rhin) ou encore Doué-la-fontaine (Maine-et-Loire).
La préfecture de l'Ain a par ailleurs rappelé que "tout chat non identifié trouvé à plus de deux cents mètres des habitations ou tout chat trouvé à plus de mille mètres du domicile de son maître et qui n'est pas sous la surveillance immédiate de celui-ci" pouvaient être immédiatement saisis par la police. Cette avertissement fait suite à la découverte du virus H5N1 sur un chat en Allemagne.