L'abattage de la volaille interdite à la vente a débuté dans l'Ain

Cette mesure dite "de retrait", qui doit faire l'objet d'une "indemnisation à 100%" par le biais d'une enveloppe globale de trois millions d'euros, s'adresse aux 140 éleveurs des 70 communes de la zone de protection érigée dans le département après la découverte le 23 février de l'élevage de dindes contaminé par le virus H5N1, à Versailleux, dans la Dombes. Contraints de se débarasser d'une volaille saine mais dont la vente est interdite, plus de 90% des éleveurs devraient, à contre-coeur, recourir à l'abattage, mis en place sur la base du volontariat, selon plusieurs responsables locaux.

Après l'annonce du "plan d'urgence", le 6 mars, il aura fallu une semaine pour débuter l'opération. "Il a d'abord fallu réfléchir à l'organisation: comment enlever cette volaille, comment la transporter...", explique le président de la FDSEA, Daniel Martin. Mardi, la demi-douzaine d'abattoirs réquisitionnés ont débuté le ramassage des volailles par camion, directement chez l'éleveur. "Ensuite nous ramenons la volaille au dépôt. Il faut alors désinfecter le camion avant de retourner chercher un autre élevage", précise Alan Scour, de l'abattoir "l'EuropéAin".

Face à l'empressement de certains éleveurs, qui continuent à nourrir des volailles en pure perte, un ordre de priorité a été déterminé selon l'âge des bêtes. "Mais ce sont directement les éleveurs qui se sont mis d'accord avec les abattoirs pour déterminer la date précise du retrait", relève la Direction départementale de l'agriculture (DDA), chargée de gérer les dossiers d'indemnisation avant de les transmettre à la Trésorerie générale. "Nous nous efforçons d'aller le plus vite possible", insiste-t-on à la DDA, alors que les éleveurs, qui n'ont reçu jusque-là que 1.000 euros d'aide, doivent avancer le montant de l'opération d'abattage. "Mais il faudra sans doute compter un délai de remboursement de dix jours", estime la DDA.

Bien qu'asphyxiés financièrement, c'est souvent à contre-coeur que les éleveurs vont se résoudre à se séparer d'une volaille saine. "C'est surréaliste. Nos volailles sont saines, je serais prêt à les manger crues ! Ca me révulse", clame Jean-Claude Bouvier, un des 11 éleveurs de volailles de Bresse - la seule à disposer d'un label AOC en Europe - de la zone de protection. Signe de cet écoeurement, peu d'éleveurs acceptent la présence médiatique et l'opération a débuté dans la discrétion. "C'est suffisamment pénible comme ça", résume un responsable d'abattoirs.

En théorie, la mesure doit s'étaler sur cinq semaines. Mais l'absence de nouveau cas de H5N1 pourrait permettre, d'ici deux à trois semaines, de lever l'interdiction de commercialisation et d'envisager l'interruption de l'abattage. "C'est la plus belle hypothèse. Mais on préfère ne pas l'évoquer", lâche Jérôme Bobillet, le président des Jeunes agriculteurs de l'Ain.

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