"L'Europe doit améliorer ses mécanismes de gestion des crises", a déclaré le ministre, en marge d'une réunion avec ses homologues européens au cours de laquelle il a présenté un "mémorandum" sur la politique agricole commune (PAC) et proposé des mesures de soutien au secteur avicole.
Après les attaques formulées cet hiver par le Royaume-Uni, ce mémorandum, rédigé avec 11 autres pays, vise à "rappeler le bien fondé de la PAC", a expliqué M. Bussereau. Outre la France, les co-signataires sont l'Espagne, l'Italie, la Pologne, le Portugal, la Slovénie, la Grèce, Chypre, la Hongrie, la Lituanie, le Luxembourg et l'Irlande. Le texte, également soutenu par l'Allemagne, la Belgique et l'Autriche, insiste sur l'importance pour l'UE d'"inscrire sa politique agricole au coeur de son projet politique", en "maintenant son caractère communautaire" et en "réaffirmant son refus (...) de sa renationalisation".
Face à la mondialisation, une plus grande volatilité des prix et une instabilité des revenus des exploitants, il demande "de nouveaux outils" pour "prévenir les crises plutôt que les gérer, a posteriori et dans l'urgence". L'une des pistes repose sur le relèvement du plafond des aides que les autorités nationales peuvent verser à leurs agriculteurs sans devoir demander l'autorisation de la Commission européenne. Le plafond actuel est de 3.000 euros par exploitation sur trois ans.
Les mesures proposées par la France pour aider les éleveurs avicoles touchés par la chute de la consommation de volaille à cause de la grippe aviaire passent de leur côté par des aides au stockage ou des indemnisations en cas de destruction d'oeufs à couver. La Commission européenne a elle-même entrouvert la porte à des aides communautaires supplémentaires pour les éleveurs de poulets. Mais plusieurs pays ont regretté le temps qu'elle a mis à s'engager sur ce terrain, a indiqué une source européenne.