Les recycler en engrais, une filière à renforcer

La "gestion biologique" des déchets permet de produire des fertilisants organiques tout en réduisant l'enfouissement ou l'incinération des ordures, souligne l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe) qui a organisé trois "journées techniques" sur cette question, les 22, 23 et 24 mars, à Paris. Le ministère de l'Ecologie s'est fixé pour objectif en septembre 2005 de réduire de plus de 10% d'ici 2010 les quantités d'ordures ménagères à stocker ou à incinérer. Les projets de stockage ou d'incinération des déchets sont de plus en plus difficiles à faire accepter par les populations riveraines et les coûts d'élimination augmentent. D'où l'intérêt de retraiter les déchets organiques pour les réinjecter dans le sol sous forme de fertilisants.

Avec près de 32 millions de tonnes par an, les déchets organiques ménagers, industriels ou agricoles représentent un "gisement non négligeable de matières valorisables grâce au traitement biologique", selon les experts de l'Ademe. Sur ce gisement potentiel, environ 11 millions de tonnes font déjà l'objet d'un traitement "bio". Trois voies sont possibles: le compostage, avec la formation d'un engrais par le mélange fermenté de débris organiques avec des matières minérales (5 millions de tonnes traitées par an), la méthanisation, avec la production d'un biogaz provenant des déchets en décomposition (0,2 Mt) ou l'épandage direct des boues des stations d'épuration urbaines ou industrielles (5 à 6 Mt).

Le marché visé est essentiellement agricole, mais il existe également une demande d'engrais organiques pour des aménagements paysagers ou la revégétalisation de certains sites urbains. Ces débouchés "ne sont jamais définitivement assurés", font cependant remarquer les experts de l'Ademe, rappelant que les organisations professionnelles agricoles ont déjà dans le passé appelé au boycott des épandages de boues suite à des pollutions. Un fonds de garantie des risques liés à l'épandage des boues d'épuration et industrielles, a d'ailleurs été créé en 2005 afin de prendre en charge l'indemnisation des agriculteurs dont les terres auraient été polluées par ces boues. "Depuis 20 ans, les boues et les composts n'ont cessé de progresser en qualité (...) encadrées par une réglementation en constante évolution", assure l'Ademe.

La qualité des produits passe notamment par une amélioration des tris des déchets en amont afin d'éviter toute contamination par des polluants, une optimisation des installations et une plus grande rigueur des exploitants dans leurs pratiques, estiment les experts. L'Ademe assure être à la disposition des collectivités, quel que soit le projet envisagé, pour les accompagner et les conseiller. En 2005, l'agence a accordé 4,5 millions d'euros d'aides à l'investissement pour différents projets concernant la gestion biologique des déchets, a indiqué Daniel Beguin, directeur Déchets et Sols de l'Ademe. Un plan national de développement du compostage individuel, pratiqué avec plus ou moins d'efficacité par 5 millions de ménages environ en France, est en préparation pour 2006.

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