"Il ne faut pas grand chose. Mais le retour des restitutions constituerait un facteur psychologique important à trois mois de la fin de la campagne", a expliqué Bruno Hot, le directeur général de l'Office des céréales (Onic). Bruxelles a suspendu l'octroi des restitutions, en blé comme en orge, depuis sept semaines, privilégiant les ventes à partir des stocks publics d'intervention européens (les invendus de la campagne précédente qu'elle a rachetés aux producteurs, ndlr).
"En France, le stock d'intervention est épuisé. On a raclé les fonds de silo. Il faut désormais penser à finir la campagne actuelle et commencer la nouvelle (début juillet) dans les meilleures conditions possibles", a assuré Bruno Hot. Pour cela, Bruxelles doit utiliser "tous les moyens dont elle dispose" pour "accélérer les ventes" et "anticiper les affaires" durant l'inter-campagne, a-t-il ajouté. "Car les opportunités existent", a assuré Bruno Hot.
Le Maroc est attendu prochainement tandis que des importateurs non traditionnels tels l'Iran et l'Inde sont, selon lui, également des cibles potentielles pour les blés européens. Optimiste, l'Onic a réajusté à la hausse +100.000 tonnes à 6,3 Mt ses prévisions de ventes françaises de blé aux pays-tiers et de +130.000 tonnes à 8,9 Mt celles aux pays voisins de l'UE du fait d'une demande plus dynamique de la part des utilisateurs du Benelux. Enfin, l'épisode de la grippe aviaire aurait eu peu d'incidences sur les ventes de céréales destinées à l'alimentation animale.
Dans ses estimations les plus pessimistes, l'Onic a chiffré à 480.000 tonnes soit -4,4% le recul des utilisations en France (toutes céréales confondues). "Ce n'est pas négligeable. Mais ce n'est pas non plus catastrophique", a constaté Bruno Hot.