Un fléau croissant, à détecter précocément

Le lait de vache pour les nourrissons, l'oeuf ensuite, le poisson et les fruits de mer, les noix, les fruits à coque, l'arachide, sont responsables de la majorité des allergies alimentaires, résume le pneumologue Pascal Demoly (CHU de Montpellier). Céréales contenant du gluten, soja, graines de sésame, moutarde, céleri figurent aussi parmi les produits susceptibles de déclencher une allergie, qui doivent être mentionnés sur les étiquettes lorsqu'ils sont incorporés dans des aliments, a précisé jeudi Jean-Michel Wal (Laboratoire d'Immuno-Allergie Alimentaire INRA-CEA) lors d'un congrès à Paris.

De nouvelles allergies apparaissent, selon le Pr Demoly, avec l'évolution de l'alimentation : farine de lupin utilisée comme liant ou colorant dans certains pains et viennoiseries, kiwi, litchee et autres fruits exotiques. L'augmentation des allergies alimentaires de l'enfant et des accidents graves qu'elles peuvent entraîner doit inciter à la vigilance, surtout si allergie alimentaire et asthme sont associés, selon le Pr Pierre Scheinmann (Hopital Necker enfants malades - Paris). L'allergie alimentaire est "une entrave à la socialisation" de l'enfant, ajoute-t-il, tout en se félicitant de la mise en place du Projet d'accueil individualisé qui permet de prendre en charge une éventuelle urgence allergologique en milieu scolaire.

Différentes formes d'allergie peuvent se succéder dans l'enfance : dermatite ou eczéma atopique, puis allergie alimentaire, puis asthme. Plus l'apparition de l'une d'elle est précoce, plus les phénomènes allergiques risquent d'être graves et de persister longtemps, voire jusqu'à l'âge adulte, insiste-t-il, invitant à un dépistage "le plus tôt possible". "Une bonne partie de l'avenir se joue dans les trois ou quatre premières années de la vie", prévient ce pédiatre, en soulignant qu'un asthmatique bien suivi peut avoir une vie normale.

Ainsi, un asthme apparaît chez 40% des enfants qui ont eu de l'eczéma avant l'âge de 2 ans et seulement dans 10% des cas où l'eczéma a commencé plus tard. D'où le conseil, lorsqu'un bébé multiplie les "bronchites sifflantes" avant un an, de rechercher aussi une éventuelle allergie à l'oeuf, signe d'un terrain atopique. Dans les familles ayant un tel terrain allergique, il conseille de prolonger l'allaitement maternel au moins six mois et de diversifier l'alimentation du bébé plus tardivement, afin de prévenir la survenue d'allergies alimentaires précoces.

Fréquente dans la prime enfance (7 à 8% des bambins touchés), l'allergie alimentaire tend à régresser pour les enfants d'âge scolaire, l'allergie au lait disparaissant généralement entre 1 et 3 ans et celle aux oeufs dans la moitié des cas avant l'âge de 3 ans, selon les spécialistes. Redoutée en premier du fait de sa gravité, l'allergie aux arachides concerne de O,7% à 1,5% des enfants entre 2 et 4 ans, selon le Dr Etienne Bidat, pour qui il faut adapter les régimes à la dose susceptible d'entraîner une réaction allergique chez chaque patient. Invitant à toujours peser bénéfices et risques, il met en garde contre les régimes trop stricts, susceptibles notamment de créer des phobies alimentaires chez l'enfant. Un bambin allergique aux oeufs, qui consomme sans réaction allergique des boudoirs qui en contiennent, pourrait continuer à se régaler de ces biscuits.

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