L'étude de Sandra Mounier-Jack et Richard Coker de la London School of Hygiene and Tropical Medicine, financée par la firme suisse Roche, a été mise en ligne jeudi par la revue médicale britannique The Lancet. En prenant en compte les recommandations de l'OMS de 2005, les auteurs ont comparé, à partir des données disponibles, les plans nationaux de 21 des 25 pays de l'Union européenne (UE), de ceux de la Bulgarie et de la Roumanie sur le point d'y entrer, ainsi que des plans (hors UE) suisse et norvégien.
Selon l'étude, l'Italie, la Lettonie, la Lituanie, la Roumanie, la Pologne et le Portugal seraient les pays les moins bien préparés, et la France, l'Allemagne, l'Irlande, les Pays-Bas, la Suède, la Suisse et le Royaume-Uni, les mieux préparés. L'Autriche, la Grèce et l'Espagne se situant au milieu. La plupart des plans estiment que les taux de mortalité pourraient se situer entre 230 et 465 pour 100.000 habitants, ce qui correspondrait à plus d'un million de décès à travers l'Europe.
Trois secteurs apparaissent relativement bien au point, la surveillance du virus, la coordination et la communication, mais la maintenance des services essentiels pour la population (approvisionnement en nourriture, en carburant, en médicaments autres qu'anti-grippaux...), la mise en pratique de ces plans et les interventions auprès du public paraissent moins bien préparées. 14 pays notent que les ministères de l'intérieur et de la défense participent au plan.
Seuls 7 des 21 fournissent quelques détails sur leur politique de stockage et de distribution de médicaments anti-viraux, comme le Tamiflu de Roche. Ces stocks permettent, selon les pays, de couvrir de 2% à 53 % de la population, d'après les données accessibles. La situation réelle est cependant moins claire, d'autant qu'elle évolue continuellement et que les accords avec les firmes pharmaceutiques tendent à rester confidentiels.