L’helminthosporiose du blé : Drechslera tritici-repentis, Dtr


Atteinte massive du blé par D. tritici-repentis (© Basf Agro)

Incidence économique

D. tritici-repentis est favorisé par une forte présence de blé dans l'assolement et par les techniques culturales qui réduisent le travail du sol. Les pertes enregistrées au niveau des grains vont de 20 % à 50 %. Le facteur concerné en priorité est le poids de mille grains.

Contamination, propagation et conservation

La primo-infection des jeunes semis de blés est provoquée par les pseudothèces. Les pseudothèces sont des formations sphériques brunes qui représentent la forme sexuée du champignon. Elles peuvent survivre sans hôte sur des débris de chaumes et de pailles. Leur formation se poursuit de l'automne jusqu'au printemps. On assiste à un pic d'émission d'ascospores en mars/avril. La sporulation dépend de l'humidité ambiante; la rosée nocturne suffit pour la déclencher. L'infection primaire se fait surtout si le précédent cultural était du blé, puisque les ascospores ne sont disséminées que sur quelques centimètres. La propagation secondaire se fait à travers les conidiospores qui sont dispersées par le vent et qui peuvent donc atteindre des cultures situées à distance. Les conidiospores se forment dans des sporanges spécifiques situés dans les nécroses foliaires.

La croissance du mycélium ainsi que la germination des spores peuvent se faire dans un large éventail de températures qui varie de 5° à 35° C. La formation et la dissémination des conidiospores se fait à une température optimale d'environ 21° à 23° C. Afin que l'infection puisse se propager de façon efficace, il faut des conditions d'humidité différentes, à des intervalles précis et à des températures si possible au-dessus de 20° C. La formation des sporanges demande des précipitations diurnes; la germination des spores a lieu durant les nuits humides et tièdes, et la dissémination des spores se fait par le vent les jours chauds et secs. Pour qu'il y ait infection effective, il faut que les feuilles de blé soient couvertes d'humidité pendant 6 à 48 heures, suivant le degré de résistance de la variété. Un temps chaud qui alterne avec des périodes de pluie, accompagné de fortes rosées, suffit donc à D. tritici-repentis pour déclencher une épidémie. A 20° - 25° C, le temps de latence est d'environ trois à quatre jours. La sporulation a lieu dans les six à huit jours suivants.


Stade initial d’une helminthosporiose
du blé due à D. tritici-repentis :
les points noirs entourés d’une chlorose
situés sur la partie supérieure de la feuille
sont caractéristiques. (© Basf Agro)

Diagnostic

La primo-infection par D. tritici-repentis a lieu en avril-mai. Elle prend son point de départ dans les résidus de paille et de chaumes et apparaît sur les feuilles des jeunes semis proches du sol sous forme de taches à peu près circulaires, de couleur brun clair. Ce n'est que l'infection secondaire qui provoque les points noirs infectieux entourés d'une chlorose qui sont caractéristiques de la maladie. En s'étendant, ces taches prendront la forme d'un fuseau, de couleur brune, plus tard les contours deviennent irréguliers. Mais on pourra y reconnaître encore pendant longtemps les points noirs de la primo-infection. Au cours de la nécrotisation, différentes taches se rejoignent pour donner lieu à des dessins diffus. L'examen macroscopique est trop incertain; ce n'est que l'examen des sporanges noirs, colonisant uniquement les tissus nécrosés, qui permet de déterminer la maladie.




Stade ultime d’une helminthosporiose
du blé due à D. tritici-repentis (© Basf Agro)

Confusions possibles

Les symptômes sur feuilles ressemblent à ceux de S. nodorum. D'autre part, certaines années de sécheresse font apparaître sur certaines variétés de blé (par ex. 'Astron', 'Club', 'Rektor') des symptômes qui ressemblent à ceux de D. tritici-repentis, mais qui ne sont dus qu'au stress physiologique de la plante. L'atteinte des gaines foliaires sera plus souvent due à S. nodorum, mais il faudra examiner les organes de multiplication pour être fixé (grossissement au moins x 30). Les sporanges de D. tritici-repenti se trouvent isolément à la surface de la feuille. Les sporanges de Cladosporium, un des responsables des maladies de fin de cycle, sont touffus, plus minces et plus petits que ceux de D. tritici-repenti. A la maturité, on peut aussi rencontrer des sporanges isolés d'Alternaria. Ils sont plus fins et plus petits que ceux de D. tritici-repenti, leurs spores sont pointues à leur sommet et disposées en chaînes.


 

Moyens de lutte

Mesures agricoles préventives :

  • Renoncer à blé sur blé pour éviter le risque de primo-infection.
  • Espacer l'intervalle entre deux semis.
  • Bien enfouir les débris de chaumes et de pailles.
  • Tout acte valorisant la vie tellurique est positif, par exemple l'incorporation d'engrais vert.
  • Choisir les variétés les moins sensibles.

Mesures de lutte antifongique :

  • Une fois l'infection par D. tritici-repenti installée sur les feuilles, il est difficile d'obtenir un effet curatif avec les fongicides. On traitera donc dès les premiers symptômes de contamination aux stades 32 -37. La sporulation n'ayant lieu que sur du tissu nécrosé il est donc primordial d'examiner les feuilles inférieures qui peuvent déjà être partiellement jaunies. Dans le cas de blé sur blé, particulièrement menacé, on fera des contrôles permanents.

 


Stades de développement du blé (© )



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