L'Union Européenne devrait autoriser des aides communautaires aux éleveurs

Après plusieurs mois de tergiversations et sous une pression croissante des Etats membres depuis l'apparition du virus H5N1 dans l'UE en février, la Commission européenne propose en effet de modifier la réglementation communautaire, afin de pouvoir indemniser les pertes de revenus.

La réglementation actuelle n'autorise pas de telles indemnisations. Elle permet seulement d'indemniser les éleveurs qui doivent abattre leurs volailles, ou bien qui ne peuvent les vendre en raison de restrictions à la circulation après l'apparition d'un foyer de grippe aviaire.

"La proposition devrait entrer en vigueur le plus tôt possible pour fournir au secteur de la volaille les aides nécessaires, Dieu sait s'il y a urgence", a indiqué cette semaine la présidence autrichienne de l'UE. Bien qu'il n'existe pas de statistiques globales pour l'UE, les organisations agricoles font état d'une baisse importante de la consommation de volailles dans la plupart des Etats membres, même si elle s'est un peu reprise depuis qu'un plancher a été touché en février-mars.

L'Italie reste la plus touchée avec une chute de 30 à 50% de la consommation selon les sources, après un plongeon de 70% au plus fort de la psychose. La Confédération italienne des agriculteurs estime que les prix ont chuté de 40% et que les pertes du secteur se montent à 800 millions d'euros. D'autres grands pays producteurs sont touchés, comme la France et l'Allemagne, avec des baisses de marché de 15% à 20%.

Ces deux pays, dans lesquels des élevages ont été touchés par le virus, subissent en outre des embargos sur leurs exportations de nombreux pays. La France, l'Italie et la Grèce réclamaient depuis plusieurs mois qu'on leur accorde le droit de verser des aides nationales, en raison du caractère exceptionnelle de cette crise. Sans attendre le feu vert européen, l'Italie a déjà promis 100 millions d'euros d'aide à ses producteurs et la France 63 millions.

Si le nouveau règlement est adopté, les Etats membres devront soumettre leurs plans de soutien à la Commission qui, après examen, les financera à parité avec eux. L'initiative de la Commission "a reçu un fort soutien des Etats membres" lors de la réunion de leurs experts agricoles à Bruxelles, a indiqué vendredi une source communautaire. "Nous n'aurons jamais des aides qui épongent toutes les pertes mais cela permettra de passer la crise", expliquait-on vendredi au Copa-Cogeca, la principale organisation de défense des agriculteurs de l'Union européenne, basée à Bruxelles.

Le Copa-Cogeca s'inquiète cependant des risques de distorsion de concurrence entre les producteurs des différents Etats membres, induits par le mécanisme du cofinancement. "Les Etats les plus riches ne vont pas hésiter à mettre les moyens pour aider leurs agriculteurs, alors que les Etats moins favorisés risquent d'être beaucoup plus hésitants", explique l'organisation, qui voudrait un financement communautaire à 100%. Mais la Commission s'y refuse absolument, indiquent des sources communautaires, car elle craint que ses moyens soient trop limités pour faire face à toutes les demandes des Etats.

L'exécutif européen refuse aussi de financer une campagne de promotion pour inciter les consommateurs de l'UE à manger des volailles, comme le demandent les organisations agricoles et plusieurs pays. Les Etats membres sont dans des situations trop différentes et le message risquerait d'être mal compris alors que la crise n'est pas complètement terminée, estime la Commission.

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