"Ce plan repose d'une part sur la promotion des fruits et légumes, d'autre part sur l'innovation des produits et des services", a déclaré M. Dutreil lors de l'assemblée générale d'Interfel, l'interprofession des fruits et légumes, qui fêtait mardi ses 30 ans. M. Dutreil a annoncé qu'il signerait le 16 mai, à la veille de la semaine Fraich'Attitude (17-28 mai), la charte initiée par Interfel pour promouvoir la consommation des fruits et légumes frais.
Cette charte, intitulée "Fruits, Légumes et Société", engage ses signataires, notamment les communes, à proposer plus de légumes et de fruits dans les cantines scolaires et universitaires, à remplacer les distributeurs automatiques de produits frais et gras par des distributeurs de fruits et légumes frais, à créer et distribuer des bons d'achats gratuits de fruits et légumes frais pour les populations défavorisées. Une aide au maintien des productions de fruits et légumes en zone périurbaine est également prévue.
D'autre part, M. Dutreil a souligné qu'il lancerait "dans les prochains jours" un appel à projet pour l'utilisation collective du commerce électronique pour la distribution des fruits et légumes par des producteurs ou détaillants indépendants. "Cette expérimentation pourrait reposer dans un premier temps sur les 250 détaillants indépendants déjà engagés dans le réseau +Le Fruitier+", a indiqué le ministre. L'aide au développement de la livraison à domicile ou au bureau et à la vente de fruits et légumes sur le domaine public devrait être également favorisée.
M. Dutreil souhaite en effet que la dotation de provision pour investissement de 15.000 euros en faveur des PME qui investissent dans la sécurité alimentaire soit étendue à ce domaine. Enfin, M. Dutreil entend promouvoir une "charte de qualité", prescrivant à chaque détaillant affilié une gamme de produits suffisante, en privilégiant les produits d'origine française, avec par exemple un label "potager de France", même si Bruxelles risque de tiquer devant cette initiative qui pourrait être déclarée incompatible avec les règles européennes.
De son côté le président d'Interfel Gilles Vignaud a affirmé que "la concurrence ne peut pas se faire à n'importe quel prix et les producteurs français ne doivent pas être les victimes d'un courant ultra-libéral fragilisant trop leur compétivité". La filière française des fruits et légumes comporte 120.000 entreprises, pour la plupart des PME, qui emploie 750.000 personnes, dont 450.000 saisonniers et traite chaque année 10 millions de tonnes de fruits et légumes (hors pommes de terre) pour un chiffre d'affaires, au stade de la consommation, de 14 milliards d'euros (toujours hors pommes de perre).