![]() Laurent Potier, technicien culture à La Santerroise (© Terre-net) |
Laurent Potier : Il y a environ 3 semaines de retard. Cela n’est pas du au grand froid mais à un froid qui a duré longtemps. Sur blé d’hiver, le décalage reste réellement visible mais il peut encore rattraper son retard. Le colza est touché dans une moindre mesure.
B.N. : Quel est l’impact sur l’évolution des maladies ?
L.P. : Aujourd’hui, il y a peu de maladies. Le printemps est plutôt froid et sec. Il y a un peu de septoriose sur les vieilles feuilles mais c’est tout. Cependant, il n’est pas du tout sûr que l’impact du climat sur la pression des maladies dure longtemps.
B.N. : Est-ce que les stratégies de traitement en sont modifiées ?
L.P. : Les régulateurs de croissance, qui sont appliqués ici début avril, sont faits seulement maintenant. Le premier fongicide se trouve décalé. Habituellement effectué vers le 25 avril chez nous, il sera fait début mai. Si le blé rattrape son retard, il est envisageable de supprimer un passage.
B.N. : Quels sont les points à surveiller à présent ?
L.P. : Il faut surveiller la septoriose, qui peut se développer avec le temps doux et quelques pluies. Avec le retour de la chaleur, les rouilles jaunes peuvent apparaître. Quant à l’oïdium, s’il n’est pas présent dès le départ, il ne risque pas se développer ensuite.
B.N. : Quels présages peut-on déjà faire sur les récoltes ?
L.P. : La moisson sera peut-être décalée d’une semaine. Au niveau perte de rendement : il n’y a pas de mauvais présage. Le froid n’a pas été assez fort pour avoir une incidence physique sur les cultures. On observe uniquement un retard végétatif. Malgré le froid, la culture est belle et le blé est dru. Le potentiel de rendement est demeuré intact.