Des centaines d'emplois en Val de Loire menacés

Avec un chiffre d'affaires de 220 millions d'euros et 700 emplois équivalents temps plein en période de pointe, ce groupe coopératif de Saint-Barthélémy-d'Anjou est l'un des plus importants du secteur. Il a vu son activité chuter l'an passé de 44.000 à 35.000 tonnes. "Une saison catastrophique qui fait suite à dix-quinze années difficiles", explique Bernard Lauer, directeur général du groupe. "On n'a pas le choix, il nous faut nous ajuster et anticiper la saison prochaine", ajoute-t-il. Les licenciements qui devraient être effectifs en mai vont affecter deux filiales du groupe, Les Vergers d'Anjou (production) et Vergers de France (commercialisation) et entraîner la fermeture de la station fruitière de Linières-de-Touraine en Indre-et-Loire (12 emplois).

Au sein de la profession arboricole du Val de Loire, qui rassemble un millier d'exploitations et assure plus de 15.000 emplois, cette annonce n'a surpris personne. "Ce n'est que la partie immergée de l'iceberg", concède Bruno Dupont, président du Syndicat régional des producteurs de fruits des Pays-de-la-Loire. Devant les importations massives de l'hémisphère sud, son organisation avait sonné l'alarme avant l'été 2005, afin de prévenir le télescopage des récoltes.

Mais celui-ci s'est bien produit, entraînant une chute irrémédiable des prix. "Les prévisions de règlement aux producteurs oscillent entre 0,10 et 0,15 euro le kilo, soit dix à quinze centimes en dessous du prix de revient", selon Vincent Salat, du comité économique des fruits et légumes du Val de Loire. Chahutée sur le marché intérieur, la pomme française, autrefois premier exportateur mondial, souffre aussi à l'étranger (650.000 tonnes commercialisées en 2005 contre 850.000 en 2000).

La Chine et le Chili la devancent désormais et, en Europe, les productions polonaises et italiennes la concurrencent sévèrement. Dans ce contexte, nombre d'exploitants ont choisi d'arrêter. En Maine-et-Loire, premier département producteur de la région, 22 arboriculteurs ont, selon un recensement effectué par la direction départementale de l'agriculture, décidé cet hiver de cesser leur activité en profitant des aides à l'arrachage mises en place par le gouvernement. Dans la Sarthe, sept demandes d'arrachage total et quatorze d'arrachage partiel ont été formulées sur la cinquantaine d'exploitations du département, soit plus du quart de la surface arboricole totale.

140 emplois de permanents et l'équivalent d'un millier d'emplois saisonniers pourraient disparaître, selon le Syndicat d'arboriculture du Maine. "On n'a jamais vu ça. Il faut penser à toute la main-d'oeuvre non qualifiée que nous n'allons plus faire travailler. C'est un véritable séisme social", s'alarme Charlie Gauthier, son responsable.

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