Une plante envahissante dans les cultures

Introduite à l’origine dans la région Rhône-Alpes, l’ambroisie a progressivement envahi les départements voisins et occupe aujourd’hui un vaste territoire, touchant la Bourgogne, le Centre, la Provence ainsi que les Alpes. Cette plante représente un véritable fléau puisqu’au printemps, elle peut se développer à très forte densité dans les cultures de printemps, tandis qu’à la fin de l’été, son pic d’émission de pollen provoque des allergies qui affectent de 6 à 12% de la population selon les zones géographiques.

Une gestion globale et durable de l’ambroisie passe donc obligatoirement par une meilleure connaissance de la biologie et de la démographie de l’espèce en France.

Mieux connaître l’ambroisie

Appartenant à la même famille que le tournesol (Astéracées), l’ambroisie à feuilles d’armoise est une espèce strictement annuelle, qui germe en avril-mai et produit ses semences à partir de septembre. Peu de données existent sur la biologie de cette plante en France.

Les travaux réalisés au Centre INRA de Dijon portent sur le cycle de développement de l’ambroisie, de la germination à la floraison. D’autres expérimentations réalisées sur le terrain (essentiellement en Région Rhône-Alpes, en collaboration avec le CEntre Technique Interprofessionnel des Oléagineux Métropoli-tains et ARVALIS-Institut du Végétal) permettent d’étudier les conditions écologiques qui favorisent le développement de l’ambroisie.

Une autre partie du travail a pour objectif de dégager les stratégies herbicides les plus efficaces pour gérer l’ambroisie en situation d’interculture. Dans un contexte de réduction de l’utilisation des herbicides chimiques, l’objectif est de fournir aux agriculteurs des solutions fiables en tenant compte à la fois des problèmes de pollution des eaux et des risques de sélection des populations d’ambroisies résistantes aux herbicides (encore non connues en France).


Les graines de l’ambroisie peuvent se conserver 10 ans
dans le sol
(© Inra / Umr Bga)

Historique de dispersion

Une enquête réalisée par l’équipe de l’INRA de Dijon a établi un historique de l’extension de l’ambroisie en France à partir de données obtenues dans les collections d’herbiers français. Native d’Amérique du Nord, l’ambroisie a d’abord été cultivée dans quelques Jardins Botaniques dès le XVIIIè siècle. Mais le premier signalement en milieu naturel date de 1863, dans un champ de l’Allier, où la plante semble avoir été introduite par des lots de semences de trèfles violets en provenance d’Amérique du Nord. Son extension s’est ensuite poursuivie un peu partout en France par différentes voies, notamment par le fourrage importé pour les chevaux de l’armée américaine au cours de la Première Guerre mondiale.

L’ambroisie, qui ne peut se propager que par l’intermédiaire de ses semences, ne possède pas de moyens naturels très performants de dispersion. En revanche, ses semences peuvent se conserver 10 ans dans le sol et différents mécanismes de propagation liés aux activités humaines sont connus ou soupçonnés : l’activité des moissonneuses batteuses, mais aussi le déplacement de terre végétale, l’utilisation de graviers pour la construction, de marne pour le chaulage des terres cultivées, de compost, ou encore les réseaux hydrographiques.

Enfin, l’apparition de populations d’ambroisie dans les jardins semble en partie liée à l’utilisation de graines de tournesol pour oiseaux, contaminées par des semences d’ambroisie. Ces graines semblent un vecteur potentiel de dispersion à longue distance non négligeable.


Originellement implantée dans la région Rhône-Alpes, l’ambroisie à feuilles d’armoise a progressivement envahit les départements français.

Lutter contre l'invasion d'ambroisie

Son développement dans les milieux naturels (berges des rivières), les cultures, les voies de communication et les terrains en friches, peut être spectaculaire. Des moyens chimiques, mécaniques ou encore thermiques peuvent être utilisés pour contrôler son extension. Mais leur efficacité est limitée, d’une part à cause de l’aptitude de l’ambroisie à redémarrer après désherbage, d’autre part en raison de la durée de vie importante des semences dans le sol. Aussi, la prévention, c'est-à-dire l’éradication des « nouvelles » populations, constitue le meilleur moyen d’enrayer la progression de l’espèce.

Les invasions biologiques sont en partie responsables de la diminution de la biodiversité par la disparition d’espèces autochtones, de préjudices aux activités humaines et de problèmes sanitaires. Le développement d’outils et de connaissances pour freiner ces invasions apparaît donc essentiel.

Partager
Inscription à notre newsletter

NEWSLETTERS

Newsletters

Soyez informé de toute l'actualité de votre secteur en vous inscrivant gratuitement à nos newsletters

MATÉRIELS D'OCCASIONS

Terre-net Occasions

Plusieurs milliers d'annonces de matériels agricoles d'occasion

OFFRES D'EMPLOIS

Jobagri

Trouvez un emploi, recrutez, formez vous : retrouvez toutes les offres de la filière agricole