Parlant à Varsovie, M. Mandelson a mis en garde la Pologne contre l'introduction d'éventuelles mesures de rétorsion envers Moscou. Il a souligné que l'interdit russe était "un problème concernant non seulement la Pologne mais toute l'UE, à cause de l'appartenace de la Pologne à l'UE". Le commissaire n'a précisé ni la date, ni le lieu, ni le niveau de ces pourparlers tripartites. "La commission l'a proposé au gouvernement polonais, ainsi qu'aux autorités russes. J'espère qu'ils vont l'accepter. Si c'est le cas, nous pouvons l'organiser sans tarder", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse.
Andrzej Lepper, le nouveau ministre populiste polonais de l'Agriculture a déclaré mercredi que la Pologne pourrait imposer des restrictions sur les produits alimentaires ouest-européens transitant par la Pologne en direction de la Russie et de l'Ukraine, si l'UE "ne s'engage pas concrètement" pour trouver une solution au problème de l'interdit russe. "Nous avons déjà assez de restrictions. Il est temps pour les deux parties de montrer réellement leur volonté de trouver une solution mutuellement acceptable", a martelé M. Mandelson.
La Russie avait interdit en novembre les importations de viande de boeuf, de porc, de volaille et de certains produits dérivés en provenance de Pologne. La raison, citée à l'époque par le ministère russe de l'Agriculture, en a été la multiplication des fraudes telles que "violations grossières de la législation vétérinaire et falsifications sur les produits de base". Varsovie y a toutefois vu une motivation politique, destinée à tester le nouveau gouvernement conservateur polonais. Selon M. Mandelson, des pourparlers UE-Pologne-Russie, permettraient "d'examiner en détails la matière complexe du problème", mais aussi "de montrer aux autorités russes que ce problème concerne non seulement la Pologne, mais l'UE toute entière", dont la Pologne est membre depuis 2004.