![]() Taches brun foncé, entourées d’un halo chlorotique, dues à H. sativum (© Basf Agro) |
La maladie des taches due à Bipolaris a une incidence économique importante dans les régions où les températures sont assez élevées au moment du stade de croissance principale de la céréale. Parfois, les zones tempérées d'Europe centrale peuvent être affectées par l'atteinte surtout des feuilles. L'orge de printemps est plus sensible que I'orge d'hiver, puisqu'elle parcourt son cycle végétatif durant la saison chaude. Dans les cas extrêmes, les pertes de rendement peuvent osciller autour de 25 %. D'autres plantes hôtes sont le blé (surtout le blé dur), mais aussi le seigle.
![]() Tapis de sporanges sur feuille nécrosée (x 40) (© Basf Agro) |
Les sols chauds et secs favorisent la primo-infection du germe et de la base des tiges. L'infection secondaire et les poussées infectieuses suivantes sont dues aux conidies dispersées par le vent. L'épidémie attaque les feuilles et les épis quand les températures sont élevées (à partir de 20° C) et quand I'hygrométrie de l'air est conséquente. II faut au moins 16 heures d'humidité continue sur les feuilles pour que l'infection soit efficace. En cas d’humidité élevée persistante, le temps de latence (début de l'infection jusqu'à la formation de nouvelles spores) est d'environ une semaine.
Diagnostic
L'agent pathogène colonise les feuilles, la base des tiges et les épis. L'examen des sporanges sous la loupe permet de différencier Bipolaris à d'autres taches foliaires, non spécifiques, d'aspect semblable. Les sporanges de Bipolaris sont des unités isolées qui se terminent à leurs extrémités par une ou deux spores noires en forme de croissant.
Confusions possibles
- A l'examen macroscopique :
Les symptômes de B. sorokiniana à la base des tiges ressemblent beaucoup à ceux du piétin-échaudage ou ceux des fusarioses. Le début de l'attaque sur feuilles est très semblable aux symptômes de Drechslera teres, type taches brunes.
- Au microscope :
Les sporanges de B. sorokiniana ressemblent à ceux des champignons responsables des maladies de fin de cycle, comme Alternaria sp. et Cladosporium sp. Ces derniers cependant sont regroupés en grand nombre sous une forme buissonnante; en plus, ils ne forment leurs structures de reproduction que sur du tissu nécrosé et déjà mort.
Moyens de lutte
Mesures agricoles préventives :
- Incorporer soigneusement les résidus de récolte dans le sol
- Eviter une rotation trop rapprochée de blé et d'orge.
- Protéger les semences avec les traitements appropriés. Ne pas semer trop profond, ni en conditions trop humides, pour favoriser une croissance soutenue des jeunes plantes.
- Ne pas semer I'orge d'hiver trop tôt, ni I'orge de printemps trop tard.
- Fertiliser en fonction des besoins réels.
Mesures de lutte antifongique :
- B. sorokiniana répond bien aux traitements employés contre d'autres champignons pathogènes de I'orge. On tiendra compte du fait que les températures élevées, accompagnées de précipitations sporadiques, favorisent I'extension de la maladie.
![]() Les stades de développement de l'orge |