Les prix moins élevés que les Français ne le pensent

En 2005, les ménages consacraient 9,6 % de leur budget aux dépenses de fruits et légumes, contre 10 % en 2003, selon une étude de TNS Worldpanel, rendue publique lundi à l'occasion d'une conférence organisée par Interfel, l'interprofession des fruits et légumes. Selon une autre étude publiée à la même occasion, le poids des fruits, pommes de terre et légumes dans les dépenses était de 18,2% en 1960 et de 13% en 2005, selon le Crédoc. "La génération "+internet+ (individus nés entre 1977 et 1986) consomme quatre fois moins de fruits frais que la génération robot-électrique (nés entre 1937 et 1946)", souligne Pascale Hébel, directrice du département consommation au Crédoc. Cette désaffection, perçue dans tout le secteur agroalimentaire, est liée en partie à un arbitrage des ménages en faveur de produits innovants en technologie (téléphones, appareils photos ...). En outre, les nouvelles générations préfèrent consommer des produits transformés jugés plus pratiques, mais surtout par souci d'économie en raison de la baisse du pouvoir d'achat des Français.

Critiqués pour leurs prix élevés et leur manque de saveur, les fruits et légumes sont pénalisés par des coûts de production élevés et des importations de plus en plus massives en provenance de pays moins chers. Le Crédoc assure cependant que les prix ne sont pas aussi élevés que les consommateurs français ne le perçoivent. Ils sont en hausse d'environ 1,7% en 2006 par rapport à l'année dernière, alors que les consommateurs estiment qu'ils progressent de plus de 2,5%. "Cette déconnexion est intervenue avec le passage à l'euro, qui a beaucoup perturbé le consommateur. Les Français se sont focalisés sur des produits qui ont augmenté (la baguette, le café...), sans se rendre compte que parallèlement, des prix sur certains produits ont baissé", explique Catherine Roty, chargée d'études au département produits et marchés au Centre technique interprofessionnel des fruits et légumes (Ctifl).

Le plus fort décalage est ainsi intervenu en 2002, juste après le passage à l'euro, lorsque les prix avaient augmenté de 1,5%, alors que les consommateurs pensaient qu'ils avaient grimpé de plus de 4%. Pour cette raison, les fruits et légumes sont sous haute surveillance, puisque 68,5% des consommateurs déclarent regarder systématiquement leurs prix, selon le Crédoc. Il s'agit du secteur le plus surveillé par les consommateurs, puisqu'ils sont 64,6% à regarder les prix des viandes et charcuteries, 59,9% ceux des boissons, 51,4% les épiceries sucrée et 23% les produits pour bébé. "Les consommateurs ont du mal à comprendre les prix des fruits et légumes qui varient beaucoup" par rapport aux autres produits alimentaires, souligne Mme Hébel. "Ils jugent la consommation des fruits et légumes comme un droit, à cause de son importance pour la santé. Ils ont aussi du mal à percevoir toutes les activités en aval qui permettent d'avoir ces produits frais sur leur table. Pour eux, les fruits et légumes sont un don", explique-t-elle. "Entre le droit et le don, on a tout de suite un problème pour légitimer des prix, qui sont en fait des prix de marché comme n'importe quel autre produit alimentaire", selon elle. Selon les derniers chiffres publiés par l'Insee fin mai, les prix des fruits ont chuté en avril de 11,3% sur un an, et ceux des légumes de 2,3%.

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