Jeudi soir, dans une déclaration à l'AFP, une source européenne avait sèchement critiqué les "tactiques médiatiques" des ministres français, accusés à demi-mot de faire le jeu des Etats-Unis isolés et de prendre le risque de faire remonter la pression sur l'Union européenne dans la négociation agricole.
Vendredi matin, au cours d'une réunion avec les hauts fonctionnaires des 25, le directeur général du Commerce David O'Sullivan a souligné que certaines déclarations n'aidaient pas la cause des négociateurs de l'UE, selon une source européenne. "Les représentants français ont baissé la tête", a confié cette source. Jeudi, le ministre français de l'Agriculture Dominique Bussereau et sa collègue déléguée au Commerce, Christine Lagarde, avaient contré M. Mandelson en se déclarant opposés à tout mouvement additionnel de l'UE par rapport à son offre agricole du 28 octobre 2005.
La position de négociation de Bruxelles, réitérée jeudi matin devant les ministres des 25, est que la Commission "démontrera la flexibilité nécessaire à condition que les autres bougent", avait résumé le président en exercice du conseil européen, le ministre autrichien Martin Bartenstein. Vendredi, la plupart des ministres de l'UE avaient quitté Genève, aucune réunion du conseil n'étant prévue avant lundi, ceci dans l'hypothèse où les discussions de Genève déboucheraient sur un résultat. Le comité 133, où siègent les directeurs généraux du Commerce des Etats membres, doit se réunir samedi matin à Genève, sous la présidence de la Finlande qui prend vendredi à minuit le relais de l'Autriche.
