"L'OMC a deux semaines pour changer de cap"

"Si nous ne changeons pas de cap dans les deux semaines, nous n'aurons pas de percée cet été dans les négociations et nous serons face à un échec", a averti M. Mandelson après trois journées de tractations infructueuses à Genève. Les 149 pays membres devaient se mettre d'accord avant fin juin sur les points les plus délicats (agriculture, produits industriels) du cycle de négociations de Doha lancées en 2001 dans la capitale du Qatar.

Faute de consensus lors de ce dernier rendez-vous, "les principales pièces du puzzle devront être en place à la fin de juillet", avant la pause annuelle de l'OMC, a déclaré M. Mandelson. Passé ce délai, il sera impossible de boucler comme prévu l'ensemble de la négociation avant la fin de l'année, échéance nécessaire pour que l'accord soit ratifié par le Congrès américain avant la mi-2007. "Il est minuit moins cinq si nous voulons conclure le cycle à la fin de l'année", a-t-il martelé. M. Mandelson a indiqué que les pays membres de l'OMC avaient demandé au directeur général Pascal Lamy de jouer un "rôle plus actif" dans les négociations en tant que "catalyseur" d'un accord, via des consultations et des missions de "bons offices" entre les principaux acteurs de la négociation. M. Lamy ne devra toutefois pas être "l'auteur" d'un tel compromis, a-t-il nuancé. "Les négociateurs resteront les grands acteurs", a-t-il précisé.

M. Mandelson a indiqué que les négociateurs devraient se tenir prêts à revenir à Genève fin juillet pour boucler la négociation s'ils ont obtenu auparavant le soutien des dirigeants politiques. "Le coût d'un échec doit désormais faire retentir la sirène d'alarme aux oreilles des gouvernements", a lancé M. Mandelson. Il a toutefois estimé que la prochaine réunion du G8 mi-juillet à Saint-Pétersbourg ne serait pas l'arène "appropriée" pour susciter un accord entre grandes puissances.

Les négociations de Genève ont tourné essentiellement autour des Etats-Unis, sur la sellette du fait de leurs subventions internes qui pénalisent les producteurs des pays pauvres. Les Etats-Unis ont offert de réduire leur plafond autorisé de subventionnement à plus de 22 milliards de dollars par an, un chiffre jugé trop élevé par M. Mandelson, qui a estimé que 15 milliards seraient un maximum "absolu" pour ces subventions.

Le commissaire a relevé que les Etats-Unis versaient 18 milliards de dollars de subventions à leurs paysans et que la "réduction" offerte par Washington revenait en fait à une augmentation de plus de 3 milliards de dollars. "Je pense que tout le monde reconnaîtra qu'on ne peut appeler cela une proposition audacieuse", a-t-il lancé, ironisant sur le leitmotiv des négociateurs américains. En matière de droits de douane sur les importations agricoles, M. Mandelson a répété que Bruxelles pouvait aller "tout près" de la proposition des pays émergents (G20) qui réclament une baisse de 54% des tarifs pratiqués par les pays développés. "Même si les positions de l'UE et du G20 ne sont pas identiques, nous sommes désormais beaucoup plus proches que par le passé et un rapprochement est à portée de main", a-t-il observé.

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