Greenpeace France a diffusé depuis le 28 juin sur son site internet une carte de France mentionnant deux parcelles de maïs génétiquement modifié, dont la culture est autorisée en France depuis 1998. Les propriétaires, agriculteurs l'un dans le Lot-et-Garonne et l'autre en Haute-Garonne, ont demandé à la justice de faire retirer du site "l'ensemble des données concernant leurs biens et leurs personnes", sous une astreinte de 1.000 euros par jour de retard, a expliqué leur avocate, Me Maï Le Prat.
Le juge des référés du tribunal de grande instance de Paris rendra sa décision mercredi 26 juillet dans l'après-midi. Me Le Prat a insisté sur le contexte de "multiplication des fauchages" dans lequel ont été publiées ces informations: nom et prénom de l'agriculteur, coordonnées GPS du champ, commune, type de transgène utilisé et entreprise le commercialisant. "Ces gens craignent pour leur bien et leur personne", a-t-elle ajouté à propos de ses clients, demandant à la justice de "prévenir un dommage imminent, un fauchage qu'on ne peut écarter". Présent à l'audience, un des deux agriculteurs a assuré que son activité était tout à fait légale et que "toutes les déclarations nécessaires ont été faites". L'avocat de Greenpeace, Me Louis-Narito Harada, a d'abord fait valoir que les noms et prénoms des deux agriculteurs avaient été retirés depuis jeudi du site internet de l'association, "dans un souci d'apaisement".
En revanche, "Greenpeace a jugé nécessaire, légitime et légal" de publier les autres données en vertu de la directive européenne 2001/18 qui impose aux Etats membres de l'UE de rendre publics les emplacements d'OGM et qui n'est toujours pas appliquée en France, a déclaré Me Harada. Dénonçant "la culture du secret qui se développe en France", Greenpeace a donc "jugé nécessaire de réagir en choisissant la transparence". Mais "nous n'appelons absolument pas au fauchage" qui "est contraire à la déontologie de Greenpeace", a insisté son avocat.