Cette nouvelle prévision, alors que la moisson n'est pas encore terminée dans le nord de la France, a été effectuée lors de la première réunion de la nouvelle "cellule de vigilance sécheresse" qui réunit des représentants des ministères de l'Agriculture, de l'Ecologie, de l'Equipement et des organisations et syndicats agricoles.
La France, qui s'attendait en juin à une abondante récolte de blé tendre avec 36,9 millions, avait déjà dû, le 12 juillet dernier, réviser en baisse sa prévision à 35,3 millions, selon l'Office national interprofessionnel des grandes cultures. Le record historique pour la récolte de blé tendre date de 1998 avec 38,3 Mt.
Pour le maïs, dont les surfaces ensemencées ont baissées de 20% ces dernières années car gourmandes en eau, il est pour le moment "totalement impossible" de prévoir le niveau de récolte, indique-t-on au ministère de l'Agriculture.
La plus grande préoccupation concerne les pâturages pour les animaux qui manquent cruellement d'herbe après la deuxième coupe de l'année. Aussi, le ministre de l'Agriculture Dominique Bussereau fonde beaucoup d'espoir sur le fait que la Commission européenne autorise jeudi l'extension, à tout le territoire métropolitain, de l'utilisation, pour la nourriture des animaux, des parcelles mises en jachère, une dérogation accordée pour le moment dans seulement 68 départements.
Devant la gravité de la situation, même si pour le moment il n'y a aucune crainte pour les fruits et légumes ni pour la vendange de l'automne, il a été décidé d'instituer, au niveau national, une réunion hebdomadaire, le lundi après-midi, de la "cellule de vigilance sécheresse". En effet, "la situation est un peu meilleure pour la sécheresse et la canicule qu'en 2003, dernière année de fortes chaleurs l'été, mais elle se dégrade un peu plus vite qu'alors", souligne le ministère de l'Agriculture. De plus, en raison de la "très grande hétérogénéité de la situation", un "tableau de bord" pour suivre l'avancement de la sécheresse va être institué dans chaque département. Pour évaluer la situation sur le terrain, M. Bussereau a prévu de se rendre jeudi après-midi en Seine-et-Marne, dans la région de Meaux, dans un élevage à Montyon et dans une exploitation céréalière à Thieux.