Cinq militants, dont un déjà condamné à 4 mois de prison avec sursis pour des faits similaires, ont été arrêtés à Daux (Haute-Garonne), à une vingtaine de kilomètres à l'ouest de Toulouse, alors qu'ils venaient de détruire une parcelle d'essai de maïs OGM cultivée pour le semencier Pioneer vers 02h00 du matin lundi. Leur garde à vue a été prolongée lundi soir et les cinq sont arrivés en fourgon de gendarmerie vers 09h00 au palais de justice où ils devaient être successivement présentés au procureur adjoint de Toulouse, Jean Cavailles.
Le militant déjà condamné, Francis Roux est particulièrement menacé et les manifestants, qui ont déployé une banderole "faucheurs volontaires d'OGM", redoutent que le parquet ait recours à des comparutions immédiates devant le tribunal, qualifiées de "justice rapide et non équitable" par leurs avocats. Les manifestants interrogés estiment que "le gouvernement veut durcir la répression" et s'inquiètent aussi du sort qui sera réservé aux auteurs d'une autre action spectaculaire menée dimanche après-midi par 200 faucheurs volontaires qui ont détruit, sous la conduite de José Bové, un champ de maïs OGM commercial destiné au marché espagnol, sur la commune de Saint Hilaire (Haute-Garonne).
Aucune interpellation n'avait alors eu lieu, mais les convocations à la gendarmerie ont commencé de tomber pour les militants identifiés. François Simon, conseiller municipal (gauche alternative) de Toulouse a ainsi indiqué que des gendarmes lui avaient remis une convocation dès lundi soir et qu'il serait entendu jeudi à la gendarmerie de Muret (Haute-Garonne). La même menace plane sur José Bové, a indiqué M. Cavailles dès lundi. "Je n'ai encore rien reçu, ni visite, ni coup de téléphone", a toutefois précisé le syndicaliste paysan, interrogé par téléphone mardi matin.