"On était parti sur une vendange entre le 20 et le 25 septembre. On se situe plutôt autour du 15. On a gagné quelques jours" grâce aux fortes chaleurs de juillet, a indiqué le vice-président du Syndicat général des vignerons Jean-Mary Tarlant, qui apprécie le rafraîchissement des températures et les pluies du début du mois d'août. M. Tarlant espère "des nuits fraîches" pour améliorer encore la qualité des raisins (arôme...). "Les vendanges s'annoncent aux alentours de mi-septembre voire avant", confirme Philippe Lesne, responsable des 1.000 hectares du vignoble de Moët et Chandon. "On va d'ici 15 jours commencer des contrôles de maturité pour définir la date des vendanges". Cette date sera définie fin août pour chaque commune de la zone d'appelation. "La vigne est une plante méditerranéenne et la chaleur ne lui a pas fait de mal. La vigne n'a pas eu de stress hydrique. Les maladies (mildiou, oïdium) ont été contenues", poursuit M. Lesne.
La quantité devrait également être là pour produire les plus de 300 millions de bouteilles vendues chaque année en France et dans le monde (après 15 mois à trois ans d'élaboration). "Cela s'annonce bien à part quelques secteurs qui ont été gelés. Il y aura de quoi approvisionner le marché", selon M. Tarlan. Selon ces experts, les vignerons pourraient même aller au-delà du seuil autorisé des 13.000 kilos de raisin récoltés à l'hectare. Il faut 1,2 kilo de raisins pour une bouteille de 75 cl. "Une partie des grandes marques -Roederer, Bollinger, Moët, Cliquot, Laurent Perrier...- manquent cruellement de raisins pour satisfaire la demande sur les grands marchés porteurs, Amérique, Asie", nuance cependant Bernard Beaulieu, secrétaire CGT du Champagne (majoritaire dans la profession).
Au total entre 80.000 à 100.000 vendangeurs saisonniers travailleront pendant 15 jours à trois semaines dans les 33.000 hectares de vignes de Champagne où la récolte se fait à la main sur des parcelles de petite taille (principalement dans la Marne entre Reims et Epernay, l'Aube et l'Aisne). Les exportations de champagne ont connu un bon début d'année -portées par les Asiatiques, notamment les Chinois- (+21,6% en valeur et +13,3% en volume), a indiqué mercredi la Fédération des exportateurs de vins et spiritueux.