Trente-deux militants avaient été placés en garde à vue après cette action menée dans la nuit de dimanche à lundi sur un champ d'essais de maïs génétiquement modifié de 3.000 m2, appartenant au groupe américain Monsanto, à Villereau (Loiret). Mais vingt-sept d'entre eux avaient été libérés lundi soir.
Les cinq personnes mises en examen mardi, âgées de 33 à 72 ans, font partie des 49 "faucheurs volontaires" condamnés le 27 juin par la cour d'appel d'Orléans pour des actions anti-OGM menées en 2004 et 2005 dans le Loiret. Le parquet a voulu faire preuve de fermeté vis à vis de ces personnes "réitérantes", même si elles ne sont pas récidivistes juridiquement parlant puisqu'elles ont saisi la Cour de cassation, selon une source judiciaire. Deux d'entre elles avaient en outre participé le 17 juin à la destruction d'un champ de maïs transgénique sur la commune de Ouzouer-sous-Belgarde, près de Montargis (Loiret), selon la même source.
Les cinq militants relâchés mardi comparaîtront devant le tribunal d'Orléans le 10 octobre, pour "destruction de biens d'autrui en réunion", comme les 27 qui avaient été libérés lundi soir. Le parquet avait demandé un placement en détention provisoire des cinq militants pour une comparution immédiate mercredi. Le juge des libertés l'a refusé. Une autre opération de fauchage avait eu lieu dans la nuit de dimanche à lundi, simultanément à celle de Villereau, à Santilly (Eure-et-Loir) sur un champs de 2.500 m2 appartenant également à Monsanto. Mais aucun des participants à cette opération n'a été arrêté, a précisé la porte-parole du Collectif Loiret sans OGM Francesca Soler.
Avec ces deux dernières opérations, "il n'y a normalement plus d'essai OGM" dans la région Centre, a-t-elle ajouté. Le collectif des "faucheurs volontaires" d'OGM, dont fait partie José Bové, réclame un moratoire sur les essais en plein champ d'organismes génétiquement modifiés. Le 27 juin, la cour d'appel d'Orléans a condamné à 2 mois de prison ferme Jean-Emile Sanchez, ancien porte-parole de la Confédération paysanne, et à 2 mois avec sursis 48 autres militants anti-OGM pour le fauchage d'OGM de Monsanto dans le Loiret. Tous avaient été relaxés en première instance.