"Qu'on moissonne encore en septembre, cela peut arriver dans la région. Mais que les récoltes soient retardées à ce point, c'est exceptionnel", a expliqué à l'AFP un porte-parole de la FDSEA du Pas-de-Calais, Christophe Polin. Ces trois départements représentent 8% de la production de céréales française. Les retards affectent les régions qui moissonnent d'ordinaire au plus tard début août. Après un mois de juillet très chaud, la pluie y tombe presque sans discontinuer depuis le 1er août, un "phénomène jamais constaté" selon la FDSEA.
Les zones les plus touchées sont la Flandre intérieure (région d'Hazebrouck et Bailleul), le Ternois (centre du Pas-de-Calais), le Boulonnais (ouest du Pas-de-Calais) et le Ponthieu (nord-ouest de la Somme). Les agriculteurs y sont condamnés à attendre que le climat s'améliore et que les céréales sèchent. "De plus, il fait un temps humide et doux qui est favorable à la germination (...) Théoriquement, on peut moissonner tant que cela vaut le coup. Mais beaucoup de champs resteront probablement non moissonnés", selon M. Polin.
"Certains exploitants sont dans une situation très délicate avec plus de la moitié de leurs champs qui n'ont pas été moissonnés", a ajouté un porte-parole de la FDSEA de la Somme, Patrick Desmedt. La baisse de qualité et de quantité ainsi que les frais de séchage devraient abaisser cette année le rendement financier des céréales du Nord-Pas-de-Calais de 30%, selon une estimation de la FDSEA.