Ce label de qualité, décerné par les ministères de l'Agriculture et de la Consommation, a été attribué au litchi réunionnais par décret paru au Journal officiel le 5 décembre. Grâce à cette certification, les producteurs de l'île française de l'océan Indien espèrent multiplier par dix leurs exportations du petit fruit rouge et rond, à la peau bosselée et à la juteuse chair blanche, une des vedettes des fêtes de fin d'année à la Réunion, mais aussi en métropole. Dans l'île, les litchis s'achètent par "ballot" de 35 kgs à environ 1 euro le kilo.
Sur les 8.000 tonnes produites chaque année, un peu plus de la moitié est consommée localement et 200 tonnes seulement exportées vers la métropole. Le reste - entre 3.000 et 3.500 tonnes selon les estimations - pourrit dans les vergers, faute d'acheteurs. La préfecture souligne que le label, "signe de qualité réservé aux produits haut de gamme", permettra "aux producteurs qui respectent le cahier des charges de valoriser le litchi de la Réunion sur tous les marchés européens".
"Nos litchis souffrent de la concurrence des litchis malgaches ou mauriciens, vendus moins cher. Avec ce label, les choses devraient changer", se réjouit Alain Cataye, élu de la Chambre d'agriculture, qui estime que les producteurs locaux pourraient "exporter 2.000 tonnes de litchis d'ici quelques années, dix fois plus qu'aujourd'hui".
Parallèlement, les pouvoirs publics invitent les professionnels à se regrouper. "Les petites organisations de producteurs constituent un levier indispensable de développement", souligne M. Cataye, qui réclame un soutien logistique à l'export, le fret représentant "trois fois le coût de la matière première".
