Implanter des haies pour anticiper les enjeux de l’agriculture de demain


13km de haie sur la plaine du Santerre (80)
(© B.N., Terre-net)
Terre-Net Média (TNM) : Pouvez-vous nous présentez ce site où sont implantés 13km de haies dans une plaine de grandes cultures ?
 
Marcel Jeanson (MJ) : Nous sommes sur un grand bloc de 180ha. Ici, 4,5ha sont bloquées par des haies, dont la moitié sont de bonnes terres du Santerre. Il y a 13 essences dans nos haies pour créer de la biodiversité et pour fleurir à différentes périodes de l’année afin de nourrir le plus longtemps possible les auxiliaires. Nous avons planté les haies en 2002 et 2003. Les plantations de 2003 ont végété à cause de la canicule.
 
Yannick Decoster (YD) : C’est un site assez atypique, avec un linéaire de haies important. Une grande réflexion a été menée sur ce projet. La géométrie des parcelles n’a pas été faite au hasard. La plantation a été réfléchie pour limiter les problèmes de mécanisation, notamment la pulvérisation, l’irrigation. Tout cela correspond à un cahier des charges précis. Chaque îlot fait 8ha au plus. Il faut se mettre dans la tête qu’il y a 3 ans, il n’y avait rien ici.
 
Quelles sont les motivations qui vous ont amené à ce projet ?
 
MJ : Nous avons beaucoup réfléchi à améliorer nos techniques. Au bout de quelques années, nous butions. Comment pouvions-nous anticiper sur cet enjeu de consommer de moins en moins de chimie ? Face aux invasions de pucerons, nous traitions mais ne pouvions-nous pas faire quelque chose pour les prédateurs ? Se servir de la nature pour résoudre les problèmes de pucerons. Nous savions très bien qu’il est possible d’avoir des prédateurs dans les bordures, les herbes.

Pour limiter les problèmes de mécanisation 

Et si nous avons des espaces pour faire de la biodiversité, est-ce que nous ne pouvions pas en faire des brise-vent ? Car nous irriguons et s’il y a du vent l’irrigation est de mauvaise qualité. Plus d’humidité, c’est également des traitements plus efficaces. Est-ce que tout ça mis bout à bout pouvait faire quelque chose d’intéressant ? Nous avons mis des espèces recépables et nous espérons aussi que nous pourrons vendre du bois un jour.
 
Quand avez-vous décidé de vous lancer ?
 
MJ : Nous avons fait une étude et nous avons été déçus car ça n’était pas rentable. Mais avec le tracé de l’autoroute, il y a eu un remembrement. Avec les 3 exploitations, il y a avait possibilité de faire des ensembles cohérents. Autre opportunité : nous avons pu nous inscrire dans un Cte (contrat territorial d'exploitation).
 
Qu’attendez-vous aujourd’hui de ce programme de plantation ?
 
MJ : S’il y a une implantation intelligente d’un réseau de haie, les rendements augmentent dans des conditions éventées et sèches. Mais ici, nous sommes en bonnes conditions. Nous voulons savoir si c’est rentable. Il faut que ça ait une utilité sinon personne ne créera des haies. Nous voulons montrer que la démarche est bonne, fiable et qu'elle peut être appliquée à d’autres.
 
YD : La chambre d’agriculture de la Somme a décidé de faire un suivi de ce programme de plantation pour voir les effets de la haie et ensuite vulgariser. Nous étudions 3 aspects : l’agronomie, la biodiversité, le paysage.
 
Pour en savoir plus sur le suivi agro-envrionnemental du programme de plantation par la Chambre d'agriculture de la Somme :
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