"L'agriculture est un secteur capital de notre économie", déclare Dacian Ciolos, conseiller auprès du ministre de l'Agriculture roumain. "Avec près de la moitié de la population qui vit en milieu rural et 35% des actifs qui travaillent dans l'agriculture", les défis à relever sont nombreux tant économiques que sociaux. "Notre priorité est de renforcer la classe moyenne autour de la ferme familiale", explique à l'AFP Dacian Ciolos, "afin de maintenir tant que faire ce peut cette population dans son milieu rural".
La Roumanie compte environ 4,2 millions de fermes familiales, de 2 hectares en moyenne, qui occupent environ 55% des terres agricoles, alors que les 45% restant sont cultivés par 30.000 exploitations avec des surfaces comprises entre dix et plusieurs centaines voire milliers d'hectares. Le représentant en Allemagne de l'entreprise bulgare de produits laitiers Zorov, Boris Bramtchiyski, se réjouit de l'entrée de son pays dans l'UE car elle facilite l'entrée des exportations bulgares sur le marché européen.
L'entreprise Zorov spécialisée dans le lait, les fromages de vache et de brebis, et le yaourt, produits dans les montagnes du parc naturel de Vratza, au nord-ouest, s'apprête à lancer en force ses fromages de la marque Parschevitza à partir de fin février dans la grande distribution allemande. Pour M. Bramtchiyski, l'Allemagne, en tant que "plus gros marché en Europe", est la priorité de son entreprise. Zorov n'envisage pas pour l'instant d'exporter vers l'Hexagone car "les Français préfèrent consommer leurs propres fromages", poursuit-il, en connaisseur.
Svetlozar Bossev, producteur de vin bulgare, fait déguster avec entrain au visiteur un Gamza du nord-ouest du pays, un vin rouge léger, ou un Mavrud de la région de Plovdiv plus au sud. M. Bossev présente à la foire de Berlin des vins de la "meilleure qualité" car les Allemands sont des clients "exigeants". Tous les producteurs bulgares et roumains rencontrés au détour de la plus grande foire agricole dans le monde, attendent beaucoup de leur entrée dans l'UE: en terme d'opportunités commerciales -même si pour l'instant le niveau de leurs exportations est faible, la production agricole étant encore largement consommée sur le marché local-, mais aussi en terme d'afflux de touristes. Les Allemands, champions du monde des voyages à l'étranger, pourraient bien être les futurs clients du voyage "Vin, roses et culture" organisé en Bulgarie par Svetlozar Bossev.
"Le principal défi" pour la Roumanie, résume pour sa part en un français parfait Maria Stoian, présidente de l'association ANTREC pour le tourisme rural, écologique et culturel, est de "trouver l'équilibre entre préserver l'authenticité et respecter les règles européennes". Le tourisme rural en Roumanie se développe "sur le modèle des gîtes de France", explique-t-elle, joviale, alors qu'à quelques mètres de là, quatre jeunes Roumains en costume traditionnel, montrent leurs talents de danseurs aux Allemands de passage.
Son organisation, créée en 1994, dénombre aujourd'hui plus de 3.500 hébergements en Roumanie sous forme de chambres d'hôtes principalement. La priorité est beaucoup plus aujourd'hui de développer le tourisme en milieu rural que les infrastructures balnéaires au bord de la mer Noire.
