![]() Eric Demazeau, et Arnaud Colin, conseillers à la chambre d'agriculture de l'Oise : « La méthode du bilan doit être complétée par l'emploi de la méthode Limaux et d'un outil de pilotage» (© J.C., Terre-net) |
Dans le tableau sont répertoriés les principaux outils existants, leur principe de fonctionnement et leurs caractéristiques. Deux grands principes de mesures existent actuellement : ceux basés sur un prélèvement de tiges avec mesures de la concentration en nitrates, et ceux basés sur la mesure de la réflectance du couvert ou de la feuille (basée sur la teneur en chlorophylle, elle-même basée sur l’état de nutrition azotée de la plante). Pour ces derniers, l’interprétation devra tenir compte du fait que l’azote n’est pas le seul facteur responsable de la teneur en chlorophylle.
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Jubil
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N tester
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Farmstar
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Ramsès
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GPN
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Hydro N Sensor
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JUBIL
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GPN
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Cultures concernées
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Céréales, maïs, pomme de terre
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Blé, orge, maïs, pomme de terre
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Blé, maïs, orge, betterave, colza,
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Céréales à paille, maïs, pomme de terre
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Céréales à paille, pomme de terre
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Céréales
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Principe de fonctionnement
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Malette avec boîtier
Mesure la concentration en nitrates du jus de bas de tige
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Outil portatif : boîtier « pince »
Mesure la concentration en chlorophylle (réflectance)
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Analyse de photos satellites ou aériennes (basée sur la densité de végétation)
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Boîtier
Mesure la concentration en nitrates du jus de bas de tige
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Boîtier portatif avec capteur : mesure la réflectance
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Capteur positionné sur la cabine du tracteur
Mesure réflectance du couvert
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Echantilonnage
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60 tiges environ
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Pincement de 30 feuilles, répété quatre fois dans la parcelle
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Aucun
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60 tiges environ
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Par balayage, au-dessus de la culture, sur 20-50 m2
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Aucun
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Remarques
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Choisir une zone homogène et représentative de la parcelle
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Etalonnage possible de l’appareil sur une zone témoin
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Ajustement d’apport d’azote intra-parcellaire
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Choisir une zone homogène et représentative de la parcelle
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Etalonnage possible de l’appareil sur une zone témoin
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Ajustement d’apport d’azote intra-parcellaire
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Année lancement
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1990
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1990
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2002
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1993
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2002
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1999
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Développeur
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Arvalis
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Hydro AgriFrance Yara, en collaboration avec Arvalis
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Arvalis, EADS, Itb, Cetiom
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Réseau Opticoop (Invivo)
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Grande Paroisse AZF
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Yara
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- Comment choisir ?
La plupart des coopératives proposent aujourd’hui ces outils. « Le conseil que nous donnons aux agriculteurs, c’est tout d’abord de s’équiper afin de moduler leur prévisionnel de fertilisation fait en début de campagne. Ensuite, quand un agriculteur nous pose la question du choix de l’outil, nous lui posons la question du temps et de l’argent qu’il est prêt à y consacrer. Ce sont les deux principaux critères retenus pour les guider dans leur choix » explique Eric Demazeau. « Pour donner un exemple, l'agriculteur peut faire le choix de tout déléguer avec la coopérative mais la contrepartie est le coût (cas de Farmstar par exemple) ou à l’inverse privilégier l’aspect financier et du coup y passer beaucoup plus de temps (échantillonnages de la méthode Jubil par exemple). On prend également en compte le critère d’autonomie (équipement personnel ou non) pour guider leur choix, et la volonté de l'exploitant de s'impliquer dans une démarche de groupe (Jubil, GPN, par exemple), qui favorise les échanges entre agriculteurs.»
- Le tiercé gagnant
Pour être tout à fait complet, Eric Demazeau conseille le tiercé gagnant "méthode du bilan – méthode Limaux – outil de pilotage". La méthode Limaux, simple et très peu coûteuse, consiste à semer une bande double densité en milieu de parcelle et d’attendre son jaunissement : « C’est un bon indicateur qui permet de jouer sur la date du premier apport d’azote en le retardant. Il permet de gagner en taux de protéine car la coefficient d’utilisation augmente au fur et à mesure de la campagne » précise Eric Demazeau. Une étude comparative conduite par la Chambre d’agriculture de l’Oise sur 3 campagnes, a démontré que l’utilisation de cette méthode permettait de gagner 0,5% en taux de protéine et un rendement tout aussi intéressant.
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Témoin (pas de fertilisation)
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D – 40 unités (sous fertilisation
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Dose prévisionnelle méthode bilan : D
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Limaux
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D + 40 unités (surfertilisation)
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Dose d’apport (unités/ha)
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0
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155
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195
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195
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235
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Rendement final (qt/ha)
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52,2
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93,4
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98,4
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100,7
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100,7
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Taux protéine (%)
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8,9
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11,3
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12,1
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12,4
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12,7
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Eric Demazeau insiste sur l’intérêt de généraliser l’emploi de ce "tiercé gagnant" pour raisonner ses pratiques de fertilisation. « Actuellement, seule la méthode du bilan est quasiment utilisée partout, mais la méthode Limaux complétée par l’emploi d’un outil de pilotage pour le dernier apport est encore peu usitée » remarque le conseiller. Pourtant le 4ème programme d'actions applicable en zones vulnérables (Directives Nitrates) est en cours de préparation, sa sortie est prévue en décembre 2007. Il sera fonction des résultats issus des contrôles de surveillance des teneurs en nitrates des eaux et d’enquêtes réalisées sur les bonnes pratiques des agriculteurs et les efforts réalisés…
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