Une première formation devrait être organisée en septembre 2007 pour une quinzaine de dirigeants d'organisations professionnelles de cotonculteurs africains, a indiqué à l'AFP Denis Herbel, un responsable de la Fondation pour l'agriculture et la ruralité dans le monde (Farm), à l'origine de cette initiative avec la grande école de commerce française (HEC) et l'Association des producteurs de coton africains (AProCA). L'AproCa, créée en décembre 2004, regroupe les unions de producteurs de 13 pays de l'Afrique de l'Ouest et du Centre qui souffrent des subventions américaines qui sapent les cours mondiaux et pénalisent un secteur qui fait vivre des millions d'Africains. La suppression des subventions américaines, que les pays exportateurs de coton africains appellent de leurs voeux, ne résoudra pas tout, a estimé M. Herbel, soulignant l'importance d'une meilleure gestion des filières.
"L'objectif de cette formation est de fournir des outils pour parvenir à une meilleure gestion des filières et valoriser la production, ou encore pour mieux négocier, par exemple, l'achat de pesticides ou de coton grain", a-t-il expliqué, faisant également état "d'échanges d'expériences entre pays africains". Ce projet a été salué par le président français Jacques Chirac et le président burkinabé Blaise Compaoré, dont le pays est le premier producteur de coton africain. Les instigateurs du projet de l'Université du coton comptent sur des financements privés et publics (UE/France) pour assurer son fonctionnement. Le programme de l'Université comprendra un Master de spécialisation et une formation continue, destinés aux professionnels agricoles, aux élus et techniciens, ainsi qu'à leurs partenaires tels que les sociétés cotonnières ou les administrations. L'enseignement sera dispensé dans plusieurs pays africains, dont le Burkina Faso.