L'amendement supprime notamment la condition actuellement en vigueur d'un séjour de trois ans dans le pays et exige un simple enregistrement de l'intéressé auprès d'une agence agricole locale. Les acquéreurs "ne seraient pas non plus obligés de prouver leur irréprochabilité, leurs qualités professionnelles ni leur connaissance du tchèque", a indiqué à l'AFP le porte-parole du ministère de l'Agriculture, Hugo Roldan.
Pour entrer en vigueur, le texte doit encore être approuvé par le Parlement et signé par le président Vaclav Klaus. Le premier ministre tchèque Mirek Topolanek a reconnu que l'amendement avait suscité "un long débat" au sein du cabinet, notamment à cause de l'opposition du ministre de l'Agriculture, Petr Gandalovic, du même parti libéral ODS.
M. Gandalovic a jugé mardi que "l'intérêt national" exigeait de laisser inchangées les conditions de la vente des terres agricoles "pendant un certain temps". Membre de l'UE depuis 2004, la République tchèque a négocié une période transitoire de sept ans pour la vente de ses terres agricoles aux étrangers. Les étrangers peuvent pourtant contourner les restrictions actuelles en achetant les terres par l'intermédiaire des personnes physiques locales ou en fondant une société localement, selon le président de l'Association tchèque des propriétaires des terres, Frantisek Janda, cité par l'agence CTK.
De son côté, le chef de la chambre agricole tchèque, Jan Veleba, a déploré le projet d'amendement en soulignant que les agriculteurs locaux "ne seront pas capables de concurrencer les acheteurs étrangers, beaucoup plus forts sur le plan du capital". Selon lui, les agriculteurs tchèques travaillent à 90% sur des terres louées à l'Etat et n'ont commencé à les acheter que ces deux trois dernières années.