"Ce projet ne prévoit aucune suppression de poste", a précisé à l'AFP un porte-parole, précisant qu'"une solution serait trouvée" en cas de refus de mobilité. Le transfert suscite l'opposition des syndicats CGT et CFDT, "car cette délocalisation n'a pas d'intérêt économique", a expliqué à l'AFP André Thillard, délégué CGT à Strasbourg. La ville de Strasbourg a également protesté contre cette décision et a demandé à la direction de "respecter ses engagements et de maintenir l'ensemble des emplois actuels à Strasbourg", dans un communiqué.
La délocalisation résulte d'une réorganisation en trois sites spécialisés (Strasbourg, Obernai, Paris) de la société Scottish et Newcastle (S et N) France qui regroupe Kronenbourg et la filiale de distribution Elidis, en vue de "renouer avec la croissance" d'ici à 2010 sur un marché français de la bière en recul, selon la direction. Le siège de Strasbourg, qui emploie 507 salariés actuellement, sera dédié à la recherche-développement et à l'administration. La brasserie d'Obernai (Bas-Rhin, environ 620 salariés) est devenue le seul site de production de Kronenbourg après la cession de l'usine de Champigneulles (près de Nancy) courant 2006. Paris (40 salariés actuellement) abritera le pôle marketing/ventes dans un objectif de rapprochement avec les principaux clients.
La capitale concentre 90% des clients de grande distribution, principal débouché de S et N France puisqu'il représente 70% du chiffre d'affaires, a expliqué la direction. Le groupe britannique Scottish et Newcastle, 7e brasseur mondial (marques Kronenbourg, Grimbergen, Foster's, etc.) emploie 15.600 salariés et a réalisé 6,2 milliards d'euros de chiffre d'affaires en 2006. Sa filiale française compte 4.000 salariés.
