Le 15 février, Nestlé, leader mondial de l'alimentaire, avait annoncé son intention de conclure un accord de "coopération stratégique" avec Barry-Callebaut dans le domaine du chocolat et de la transformation du cacao. Cet accord prévoit notamment l'acquisition par Barry-Callebaut de capacités de production de Nestlé en Italie et en France, soit l'équivalent de 100.000 tonnes par an, et la livraison par Barry-Callebaut de 43.000 tonnes de chocolat liquide par an à Nestlé. Une partie de ces livraisons sera affectée à trois usines de Nestlé en Russie. Pour la France, selon les premiers éléments d'information présentés au CCE, ce projet de coopération entre Nestlé et Barry-Callebaut, prévoit "la cession de l'usine de Dijon, avec une reprise de l'ensemble des salariés et des activités du site", soit 464 salariés à temps plein selon Nestlé France, et "la fabrication des produits Nestlé par Barry-Callebaut dans le cadre d'un contrat d'une durée initiale de 4 ans".
Nestlé affirme entendre "rester un acteur clé sur le marché du chocolat européen tout en poursuivant son processus de transfert des activités de transformation primaire du cacao au niveau mondial à des acteurs spécialisés" et souligne que "l'élargissement de la gamme de produits fabriqués devrait permettre d'y rétablir la croissance des volumes de production et donc d'améliorer la compétitivité du site". Nestlé France avait déjà annoncé en janvier la suppression de "350 emplois permanents et non permanents dans les fonctions support sur 1.800 collaborateurs du siège" de Noisiel (Seine-et-Marne) d'ici la fin 2008 après avoir cédé le contrôle de ses activités dans l'ultra-frais à Lactalis fin 2005. Mais le PDG de Nestlé, l'Autrichien Peter Brabeck-Letmathe, a assuré lundi, lors d'une rencontre avec la presse, que son groupe voulait continuer à se développer en France, son deuxième marché après les Etats-Unis, où il compte 31 usines et 17.000 salariés. Après deux années de baisse, en 2004 et 2005, Nestlé France a "enregistré une croissance positive en 2006", a assuré Eugenio Minvielle, PDG de Nestlé France.