Le prix du sucre acheté à l'île Maurice par l'Union européenne (UE), premier client de ce pays de l'océan Indien pour ce produit, doit diminuer de 36% sur trois ans, à compter de 2006. Le texte, qui doit entrer en vigueur le 1er mars, vise 6.000 employés de l'industrie sucrière, sur un total de 60.000, et doit permettre à ce secteur d'être plus compétitif. Une des principales mesures du texte concerne l'abaissement de la limite d'âge de la retraite volontaire pour les travailleurs agricoles et non agricoles, qui passe de 50 à 45 ans pour les femmes et de 55 à 50 ans pour les hommes.
Toute personne qui acceptera de partir à la retraite recevra en outre une compensation financière équivalant à deux mois de salaires par année de service, et aura droit à un lopin de terre. Maurice produit actuellement environ 520.000 tonnes de sucre par an, dont la quasi-totalité est exportée vers le marché européen dans le cadre du Protocole sucre. Cet accord entre l'UE et les pays Afrique-Caraïbes-Pacifique (ACP) prévoit l'exportation d'un million de tonnes de sucre des pays ACP vers l'UE avec un prix aligné sur le prix offert à l'UE aux producteurs européens. Selon le ministre mauricien de l'Agroindustrie, Arvin Boolell, la baisse de 36% du prix du sucre représente un manque à gagner de l'ordre de 33 milliards de roupies (1 milliard de dollars, 757 millions d'euros) pour le secteur sucrier mauricien pour la période 2006/2015.
Avec le tourisme, le textile et le sucre sont les piliers de l'économie mauricienne. Depuis l'annonce de la baisse du prix du sucre sur le marché européen, les dirigeants mauriciens ont organisé une série de campagne de lobbying auprès de l'UE. Ces efforts semblent avoir porter leurs fruits puisque la Commission européenne a accepté d'augmenter son aide pour le secteur sucrier mauricien pour l'année 2006/2007 de 187 millions à 248 millions d'euros (de 247 millions à 328 millions de dollars), a annoncé le Premier ministre mauricien, Navin Ramgoolam, au Parlement mercredi. Une partie de cet argent va être utilisée pour financer le départ à la retraite des travailleurs du secteur sucrier, selon M. Boolell.