"Les présidents des familles professionnelles constituant l'interprofession des fruits et légumes appellent tous les acteurs de la filière à modérer leurs marges en leur assurant une véritable transparence afin de rémunérer correctement les producteurs" a déclaré Interfel, jeudi dans un communiqué. Mais les responsables d'Interfel, aussi bien de la production que de la distribution, s'affirment résolument contre l'instauration du "coefficient multiplicateur", encore jamais utilisé pour un produit agricole en France depuis sa création en 2005, dont l'effet psychologique est considéré par les professionnels comme l'équivalent d'une "bombe atomique".
La salade en "crise conjoncturelle" depuis plus d'un mois
Le ministre de l'Agriculture Dominique Bussereau avait demandé, le 22 février à Arles (Bouches-du-Rhône), aux grandes surfaces de proposer rapidement un prix correct aux producteurs de salades, les menaçant, si elles s'y refusent, d'appliquer le "coefficient multiplicateur". "Si (les engagements de l'interprofession) n'étaient pas tenus, dès lundi, je saisirais mon collègue de l'Economie et des Finances et, pour la première fois car cela n'a jamais été mis en place depuis que ça existe, nous mettrions en oeuvre le coefficient multiplicateur", avait ajouté M. Bussereau qui n'a pas donné suite, pour le moment, à ses menaces. Victime d'un hiver doux - qui entraîne une surproduction alors que les Français n'en ont pas consommé beaucoup plus que d'habitude depuis le début de l'année - la salade se trouve depuis 33 jours consécutifs, selon Interfel, en état de "crise conjoncturelle" telle que définie par les textes réglementaires. Ainsi, selon le service des nouvelles des marchés (SNM) du ministère de l'Agriculture, la laitue batavia, payée 0,35 euro/pièce au stade de l'expédition se retrouve à un prix de 0,84 euro/pièce dans les établissements de la grande distribution dans la région Paca (Provence Côte d'Azur).
